Levées d'empreintes
de Pierre Dhainaut

critiqué par Sahkti, le 17 janvier 2008
(Genève - 49 ans)


La note:  étoiles
Dire le réel
Phierre Dhainaut utilise un langage fort, semblable à une vérité assénée, à un ton péremptoire pour dire qu'il y a combat, entrée en résistance, que le monde bouge et que la contemplation peut parfois s'avérer destructrice.
Douze parties composent ce recueil, avec des formes de textes variables, allant du texte long à l'haïku, en passant par le fragment et l'aphorisme.

"le reflux même, tout se dit
dans le flux dans un poème"
(page 61)

La structure de l'ouvrage offre une vision rapprochée sur le mouvement poétique qui anime l'écriture de Pierre Dhainaut; le lecteur réalise à quel point les mots sont en mouvement et suivent une constante tant sur le fond que sur le forme. Une approche dynamique pour dire le réel, sans arrêt, avec persistance, histoire de placer ce réel au centre du propos et de témoigner à quel point il occupe une place prédominante dans nos vies et dans le travail d'un poète. Cette appréhension de ce qui compose le mouvement même de nos existences permet peu à peu de glisser du réel à l'imaginaire, de passer de l'énoncé d'un mot à sa signification, avec portes ouvertes vers une démarché davantage spirituelle; l'esprit prend le dessus sur le concret.



"Que l'épaule chancelle,
les vents y renaissent,
les vents innombrables,

et le corps se libère
en cédant à l'étreinte,
leur évidence,

la mort
restera derrière eux"
(page 20)