L'auteur, octogénaire alerte, m'est connu et je peux témoigner de la sympathie qu'il dégage. D'autres détails ? (voir les autres fiches qui lui sont consacrées).
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miel et cendre
un futur
paroles
dans la clôture des ruches
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Le poème est court, fragmenté, porteur de silence ; pas d'adjectifs ici, la matière concrète, mais aussi le mystère du non-dit.
Un tanka , peut-être :
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les fenêtres se sont ouvertes
grand jour dans les chambres de mai
le linge verdit blancheur
de l'air aux retours
toute l'aubépine fleurie
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Je touche du bout des doigts toute la délicatesse exprimée, la fraîcheur des fleurs nouvelles d'aubépine. Poésie sincère. La vraie.
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au creux du refuge la
balance entre les deux flammes
la nuit s'ouvrant
ce lieu qui serpente avant de mûrir
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Ce dernier poème, plus ésotérique, sort de la catégorie non-poème propre au haïku et compagnie. Le mystère plane. Le lecteur, avec ces fragments juxtaposés, peut créer sa propre poésie.
Belle leçon d'écriture donnée par ce poète de haute lignée.