Fourmi dans l'ascenseur
de Daniel Py

critiqué par MOPP, le 15 janvier 2008
( - 87 ans)


La note:  étoiles
Une approche zen du haïku
Daniel PY est un des co-fondateurs de l'Association française de haïku ; il anime des ateliers d'écriture du haïku à Paris.

Imaginez... une fourmi minuscule perdue dans un ascenseur ! chose étonnante, l'auteur, en bon observateur, n'a pas raté l'occasion. Que pourrait-il bien nous dire ? Qu'écriveriez-vous à sa place ? Vous faudrait-il une vingtaines de lignes pour décrire la situation.

Page 22 :

cinq heures du matin
dans l'ascenseur de l'hôtel
une fourmi
et moi

Vous donne-t-il des détails ? Non.
Ces 4 fragments mis bout à bout vous permettent-ils d'imaginer la situation ?
Probablement.
Du moins, vous allez tenter de vous mettre en situation.
Car daniel Py ne nous raconte pas une histoire, non, il nous fournit une info.
Pas d'adjectifs qualificatifs. est-elle rouge ? noire ? a-t-elle des ailes ?
d'où vient-elle ?

Si l'auteur relate des faits, s'il est cité en L4 ("et moi"), le fameux moi n'est pas mis en évidence. L'auteur reste comme détaché, il trouve normal que pareille situation survienne...

Tirez toutes les cons"quences que vous voudrez...

Notez que ce haïku / senryû (Daniel Py l'appelle un ku-sen) se trouve écrit sur 4 lignes. Adieu les critères habituels, l'auteur est libre : la forme ne compte pas, seul "l'esprit haïku" a de l'importance.

Un autre haïku :

¤

encore un coup de vent
l'arbre devient chauve -
pleine lune

¤


...

¤

chambre d'hôtel
pour un homme seul
et un seul moustique

¤

Daniel Py est musicien, c'est toujours bon à savoir...