Jeu de société
de David Lodge

critiqué par Zoom, le 5 octobre 2001
(Bruxelles - 69 ans)


La note:  étoiles
Un don de bonne humeur
La confrontation de deux mondes différents semble chère à Lodge , confrontation toujours terriblement joyeuse pour le lecteur et pourtant nourrie de finesse et de réalisme, même dans les situations les plus abracadabrantes.
Dans " Changement de décors ", deux professeurs sont interchangés et confrontés à un milieu qui n’est pas le leur. Dans " Jeu de société ", la confrontation se fait entre Robyn, la trentaine, professeur brillante de littérature (il y a beaucoup de professeurs de littérature dans les livres de Lodge...), indépendante, féministe jusqu'au bout des ongles, progressiste, fidèle à une relation sans engagement aucun , et Vic Wilcox, quadra coincé , voué à son travail de directeur d'entreprise de métallurgie, bosseur et terre-à-terre, rechignant à tout effort intellectuel qui ne sert pas son usine, s'ennuyant entre le foot, ses enfants blasés et une femme préoccupée par la ménopause, qu'il aime par habitude.
Tenue de faire un stage dans le cadre de " l'année de l’Industrie ", Robyn fait irruption dans la vie professionnelle de Vic : idéaux contre réalité sordide de l’usine, féminisme contre machisme à peine voilé, littérature contre rentabilité, R5 rouillée conte Jaguar (" ce n'est pas moi qui licencie, c'est vous qui créez le chômage en achetant une voiture française ...) La collision est succulente, détonante, désopilante. Les personnages sont entiers et attachants. Ce livre, mais les autres aussi, est une partie de plaisir, un délice. Je ne sais pas si c’est ça l'humour anglais, mais je suis sûre qu’on reconnaît un lecteur de Lodge à son sourire en coin ...à moins qu'il ne lâche le livre pour éclater de rire, tout en apprenant pas mal de choses.
une découverte d'un style différent 7 étoiles

Sur un sujet très banal, l'auteur livre un roman intéressant où les mondes se mélangent et s'entrechoquent.

L'histoire se suit avec un certain plaisir comme si on assistait aux scènes.

Je le conseille pour découvrir l'univers de David Lodge.

Jaimeoupas - Saint gratien - 52 ans - 19 mars 2013


Un roman trop long : métaphore ou métonymie ? 5 étoiles

Jeu de société est la rencontre improbable entre une jeune universitaire spécialisée en littérature anglaise et le directeur d’une entreprise métallurgique. Même si cela ne l’enchante pas Robyn Penrose doit, dans le cadre de « l’Année de l’Industrie », suivre un stage en entreprise. Et pourquoi pas dans celle de Vic Wilcox !
Le roman est globalement agréable mais souffre d’un certain nombre de longueurs qui alourdissent l’ensemble et freinent la narration. Par exemple pourquoi décrire de fond en comble l’usine de Vic Wilcox ? Il y a trop de descriptions sur les recherches littéraires de Robyn, sur la différence entre métaphore et métonymie. L’analyse socio-économique et psychologique de l’auteur reste trop théorique. A certains moments on a l’impression d’entendre un cours magistral. L’histoire, à l’humour convenu, est prévisible. Sa description de la société anglaise des années 80 est juste. Mais est-ce suffisant pour faire un bon roman ?

Ravenbac - Reims - 58 ans - 31 juillet 2012


Premier Lodge pour moi aussi! 7 étoiles

Et c'était une bonne première, je crois que j'en lirai d'autres!

La confrontation du milieu universitaire et du milieu industriel est riche en situations drôles et instructives. J'ai aimé les personnages, leur évolution au cours du livre et le fait que l'auteur ne prenne pas trop franchement parti en faveur des différentes visions de la société exposées.

La fin m'a un peu moins emballé, un peu trop happy end à mon goût, mais c'était vraiment une lecture très plaisante que je conseille à tous.

Virgile - Spy - 44 ans - 13 juin 2011


De la théorie à la pratique 8 étoiles

La confrontation, durant le "thatchérisme", entre une universitaire théoricienne de la littérature et un praticien du capitalisme et d'une certaine forme de taylorisme.

Mais les choses ne sont jamais aussi simples qu'il n'y paraît, surtout pour les deux protagonistes, devenant de plus en plus attachants à mesure qu'ils participent à ce "jeu de société".
Ils vont profiter d'une occasion inattendue pour remettre en question leur propre monde et leurs certitudes.

Ce livre est empreint d'un humour fin et j'ai beaucoup souri à sa lecture. Et il nous présente une vision lucide sur nos sociétés modernes.

Mon premier Lodge et certainement pas le dernier...

Cyrus - Courbevoie - 47 ans - 11 novembre 2008


Mon premier Lodge !! 8 étoiles

Depuis le temps que j'entendais parler de cet auteur, je me suis enfin lancé. Très bon bouquin; une confrontation entre Vic Wilcox, PDG aux idées plutôt libérales et Robyn Penrose, féministe universitaire qui donne des cours sur la littérature féminine et le 19ème siècle. Lodge s'amuse à confronter deux mondes différents, avec tous les clichés que l'un ou l'autre comportent et nous montre que finalement rien n'est figé. Ce livre nous ouvre les yeux sur ces lieux communs qui nous guident et nous empêchent de communiquer. Une belle morale sur le sens de la vie et la relativité des rapports qui s'établissent suivant des codes finalement peu objectifs.

Oxymore - Nantes - 52 ans - 1 mai 2005


Métaphore ou métronymie ? 8 étoiles

Chronique de mœurs, étude sociale ou inversement, trajectoires croisées de Vic et Robyn que des circonstances très particulières vont mettre en contact alors que ces deux protagonistes vivent dans des sphères très éloignées l’une de l’autre. Elle, jeune et brillante, Docteur en littérature Anglaise, mais qui doit se battre pour faire sa place dans un système universitaire anglais en pleine décrépitude au début des années 80. Lui, pragmatique, rationnel directeur général d’une entreprise d’un conglomérat industriel. Ils vont découvrir l'autre et le monde étranger qui lui est associé. L’écriture est fluide, on rentre lentement dans ce roman dont l’intérêt croit graduellement. C’est avec un plaisir non dissimulé que l’on progresse dans cette histoire très riche en enseignements, en rebondissements et en personnages secondaires en se mettant tantôt dans la peau de Vic, tantôt dans celle de Robyn. Mon premier Lodge à priori pas le dernier

Ena - Le Gosier - 61 ans - 22 novembre 2004


Encore un très bon lodge 7 étoiles

C'est le quatrième roman de David Lodge que je lis et je ne me lasse pas. Il est vrai que j'adore l'humour anglais et que cet auteur le manie avec brio. Un auteur que je conseille à tous ceux qui veulent s'immerger dans une Angleterre plus vraie que nature et dans ses institutions si prestigieuses, que D. Lodge épingle affectueusement.

Féline - Binche - 45 ans - 30 septembre 2002