Le pic du Diable
de Deon Meyer

critiqué par Pipierre, le 10 janvier 2008
( - 64 ans)


La note:  étoiles
Super
On retrouve ici le personnage de Thobela qui, ayant perdu son fils, décidera de venger tous les enfants victimes de sévices; en abattant pédophiles et autres criminels du genre. Un policier alcoolique doit élucider l'enquête et un troisième personnage, une prostituée viendra mêler les cartes.

La construction de ce roman, en trois histoires qui se rejoindront au cours du roman est une force du livre. De plus, nous nous attachons aux personnages qui nous habitent et l'intrigue devient presque secondaire, quoique menée de main de maître avec une rigueur absolue et des rebondissements intéressants.
Et que dire du personnage de Thobela, aussi cruel que sentimental, d'une ambivalence attachante.

Du grand roman en Afrique du Sud, ça change.
Pas mon truc ! 4 étoiles

Deon Meyer a choisi un style exigeant : mener à la file trois histoires (Thobela, Griessel et Christine).
Cela exige de l'écrivain une parfaite maîtrise et du lecteur une attention soutenue car on a vite perdu le fil. Mais l'exercice tient la route et attise le suspense.
Les thèmes sont aussi un mélange très "à la mode" : alcoolisme, pédophilie, prostitution...
Le livre a été bien accueilli par les critiques et fut un best seller.
Pour ma part je n'ai que très moyennement apprécié.

Monocle - tournai - 64 ans - 21 juillet 2015


Garçon!!!! la même chose !!! 8 étoiles

3 histoires qui se croisent, celle d'un tueur du KGB reconverti Papa poule meurtri dans sa chair, d'une fille de militaire devenue prostituée et d'un bassiste sans avenir qui a trouvé sa voie alcoolisée dans la police. 3 histoires qui méritent chacune le détour et qui posent la question de savoir si l'on peut se substituer à la justice quelle que soit son imperfection mais aussi jusqu'où peut on ne pas aller trop loin dans notre besoin de justice.
J 'ai trouvé ce polar noir très bien rythmé mais les personnages pour attachants qu'ils soient manquent chacun de l'étincelle qui les rendrait crédible et mériteraient chacun d'être plus fouillé.
Malgré ça j'ai vraiment beaucoup aimé et je me laisserai bien tenter par un autre Deon Meyer

Pytheas - Pontoise - Marseille - 59 ans - 13 septembre 2013


Alcool, Sexe, Drogue et Vengeance 8 étoiles

Je découvre Deon Meyer avec ce livre. Pas de temps perdu à cacher les coupables, on les connait d'entrée avec leurs vices et turpitudes. L'intérêt est le déroulement de l'histoire, centrée sur 3 personnages qui se retrouvent à la fin, et la découverte de l'Afrique du Sud multi-facettes. C'est très bien écrit, facile à lire, avec beaucoup de détails (voire trop, on s'y perd parfois) et de personnages secondaires intéressants.

Pierraf - Paimpol - 66 ans - 3 août 2013


Parmi les Meyer!!! 8 étoiles

C’était mon premier Deon Meyer et là où il se démarque, c’est sur sa narration en trois parties. Contrairement à la plupart des polars, on ne s’interroge jamais sur l’identité du meurtrier (on connaît son identité dès le début), mais on cherche simplement quelle est l’utilité de tous les protagonistes dans le déroulement de l’aventure. Il nous présente un puzzle de points de vue qui se construit progressivement: Au fil de la lecture, on se rend compte que l’histoire de la prostituée, qui paraissait pourtant anodine et même isolée, joue finalement un rôle plus que primordial sur le dénouement de l’histoire.
Grâce à son écriture agréable et à la structure de son récit, l’auteur nous fait découvrir l'Afrique du Sud et son atmosphère, sans réel suspense mais avec beaucoup d’interrogations, qui nous attirent sans résistance jusqu’au bout. Un léger manque de rythme à certains moments pénalise un peu l'oeuvre mais le tout reste un polar/roman noir atypique qui en appelle d’autres…

Killing79 - Chamalieres - 44 ans - 7 avril 2012


Génial. 9 étoiles

Très , très bon livre
Je le conseille vivement.
Cordialement.
Gael do Rozario.

Gaeldorozario - - 44 ans - 29 décembre 2010


Afrique du Sud et turpitudes 8 étoiles

Premier Deon Meyer en ce qui me concerne, et plutôt séduit. A la manière de Michael Connelly, James Lee Burke ou autre Henning Mankell, il nous donne à connaître sur une société, un pays, au travers d’un polar. C’est d’ailleurs un biais intelligent, dynamique et direct.
L’Afrique du Sud est certainement comme on l’imagine d’après tout ce qu’on peut en entendre, à la fois dangereuse, électrique, en pleine mutation et d’une grande complexité. Si l’apartheid n’y règne plus, la séparation de fait semble réelle. Il y a de la schizophrénie dans ce pays là.
Les héros de Deon Meyer sont à l’image du pays, complexes, torturés, dangereux même, pourrait-on dire. Et sa manière de mener le récit peut dérouter tant il n’hésite pas à passer ex-abrupto d’une de ces trois histoires menés en parallèle, et qui convergeront évidemment, à l’autre, obligeant le lecteur à quelques contorsions inconfortables, au moins dans le premier tiers du roman.
Un policier alcoolique qui touche le fond, se fait virer de chez lui ; l’inspecteur Griessel. Une prostituée éperdue qui s’est fourrée dans un nid de frelons, Christine Van Rooyen, et un être solitaire, marginal comme peut l’être un « justicier », capable de tuer et qu’on a poussé à bout en tuant son fils, Thobela.
Rajouter le milieu de la grande criminalité ; trafiquants de drogue en liaison avec la Colombie, celui de la bassesse ordinaire entre collègues policiers d’un même service, secouer abondamment, découper en petites tranches, mélanger et vous aurez « le pic du diable ».
Personnellement je n’ai pu m’en détacher avant de l’avoir terminé (et il est long !). On est « bon public » ou on ne l’est pas !

« La ville était trop petite.
Impossible de reconnaître les lieux. Cet après-midi là, en descendant la grande rue incurvée en voiture, il avait senti des regards sur lui. Regards de métis devant les cafés, regards des pompistes noirs à la station-service avec ses deux pompes et sa caravane délabrée. Regards des quelques blancs d’Uniondale en train d’arroser leurs jardins desséchés.
Il n’avait qu’une seule chance pour trouver la maison, il le savait. Il ne pourrait pas chercher ; il ne pourrait pas faire d’allées et venues. Parce que tous ici étaient au courant du scandale Scholtz et qu’on se souviendrait d’un Noir au volant d’un pick-up – un Noir étrange dans un endroit où tout le monde connaissait tout le monde. »

Tistou - - 67 ans - 12 octobre 2010


Trop de longueurs 4 étoiles

C'est bien écrit, le rythme est trépidant, ça fourmille de données intéressantes mais désolée, le thème ne m'a vraiment pas séduite. La vengeance racontée me plaît lorsque c'est froid, machiavélique et moins marqué par le goût du sang et de la morale à préserver. Ici, Meyer n'échappe pas à quelques grosses ficelles qui gâchent quelque peu ma lecture. Entre culpabilité, punition et pardon, rien ne nous est épargné dans la liste des sévices à endurer et des fautes à expier. Trop pour moi, ça devient lourd et les nombreuses longueurs contenues dans l'ouvrage n'arrangent rien.
L'univers sud-africain aurait sans doute pu compenser cela mais c'est trop déséquilibré, les larges digressions se heurtent à des considération pseudo-philosophiques qui ne m'emballent guère. Bref, pas mon truc.

Sahkti - Genève - 50 ans - 30 septembre 2010


Une construction engagée ! 8 étoiles

Captivante structure du récit que nous propose ici Deon Meyer, redoutablement efficace lorsqu'il s'agit de dérouter son lecteur en rompant le sacro-saint rythme chronologique du polar classique !

L'Afrique du Sud, chargée d'histoire, se révèle être bien plus qu'une toile de fond : Meyer nous raconte l'origine du contexte social dans lequel il place ses personnages.

Un vrai plaisir de s'instruire sur la vie en Afrique du Sud, tout en découvrant les méandres psychologiques de l'alcoolisme ainsi qu'un nouveau visage de la prostitution, humain et touchant.

Bonne lecture !

Chabouchi - - 47 ans - 17 juin 2010


Thobela, meurtrier ou justicier 8 étoiles

C'est mon deuxième roman de Deon Meyer et mon préféré.
Il nous relate à travers son histoire policière, les inégalités, les violences, la drogue, la prostitution, la corruption... en Afrique du Sud.
Il nous fait aussi réfléchir sur la punition et la vengeance.
Doit-on laisser faire Thobela, après tout il punit des meurtriers?
Doit-on laisser faire le système judiciaire et souffrir de son incompétence?
Un bon polar.

Koudoux - SART - 59 ans - 15 juin 2010


Que justice soit faite ! 7 étoiles

Vaste entreprise à laquelle nous convie Meyer, reconstruire un puzzle en trois dimensions avec les pièces mélangées de trois histoires bien peu banales et bien compliquées qu’il va falloir démêler et remettre en ordre pour qu’apparaisse enfin cette aventure policière :

- L’histoire de Thobela, un mercenaire noir formé en Allemagne de l’Est et en URSS au bon temps de la guerre froide et de l’apartheid, qui assiste, lors d’un braquage d’une station-service où il prenait de l’essence, à la mort du fils de sa femme qu’il a adopté après la mort prématurée de celle-ci. Les assassins ayant faussé compagnie à la justice, il se met en chasse et, par la même occasion, à la poursuite de tous ceux qui ont pu nuire aux enfants sans être suffisamment punis, notamment les pédophiles.

- L’histoire de Christine, une jolie blondinette dont le père devenu mystique a bridé les envies d’émancipation et les appétits charnels et qui s’est prostituée pour élever la petite fille qu’elle a eue au hasard d’une aventure sans suite, qui raconte son parcours à un ecclésiastique comme une dernière confession avant de passer à une autre vie.

- L’histoire de Benny, flic de talent mais ivrogne invétéré qui n’a été conservé par son administration qu’au titre de la discrimination positive mais que sa femme a mis à la porte après avoir été tabassée une fois de trop.

Ainsi, apparait peu à peu une vaste fresque de l’Afrique du Sud d’après l’apartheid où se mêlent le meurtre sous toutes ses formes ou presque, la prostitution, le trafic de drogue, la pédophilie, la corruption, la violence au quotidien, l’insécurité chronique, l’alcoolisme, la vengeance primaire, le reclassement des combattants de la liberté et des mercenaires, … les soubresauts d’une société qui se meurt et les convulsions d’une nation qui essaie de naître. Trop de choses peut-être pour un seul pays, trop de choses certainement pour une seule intrigue qui étreint mal à vouloir trop embrasser. Cette grande aventure qui pourrait être un peu celle d’une société multiethnique qui émerge en Afrique du Sud, est un peu longue pour une seule lecture, l’intrigue et les personnages prennent beaucoup de temps pour se mettre en place et le lecteur tend un peu à se lasser des digressions et autres considérations qui ne sont souvent que des truismes largement véhiculés ailleurs. Toutefois, le processus narratif utilisé qui fait alterner des paragraphes ou des chapitres courts, passant sans transition d’une intrigue à l’autre, donne un certain rythme au récit mais pas suffisamment pour faire oublier les longueurs dans la première moitié du livre.

Mais ce roman reprend aussi l’éternelle dissertation sur la faute, la culpabilité, le châtiment, voire l’auto punition, et le pardon. Quant à la rédemption, peut-elle être envisagée dans un tel contexte où les institutions sont encore bien fragiles devant toutes ces violences qu’il faut pardonner, toutes ces injustices qu’il faut réparer, toutes frustrations qu’il faut oublier, …, tout ce qui a été et qui ne devrait plus être ? Et, ce roman peut-être un peu gros, certainement un peu bavard, témoigne de la naissance d’une nouvelle société dans une véritable douleur où la justice des hommes n’est peut-être encore que celle qu’on prend en charge soi-même. Mais, quand la vengeance devient justice la partie n’est pas encore forcément gagnée.

Débézed - Besançon - 76 ans - 17 avril 2010


Une persévérance récompensée 8 étoiles

Il faut avoir vu la moyenne des notes attribuées à ce roman pour avoir envie de le lire jusqu'au bout.
La première moitié mêle les histoires des trois personnages, Benny, Tobhela et Christine, sans changer de chapitre, sans quelquefois aucune indication nous permettant de nous y retrouver.
L'histoire des deux hommes ne se croisent qu'à la moitié du livre mais à partir de là, difficile de poser le livre.
Jusqu'au bout, il y aura du suspense et des surprises.
Gênée par la traduction de certains passages, je ne regrette cependant pas d'être allée au bout de cet excellent policier.

Marvic - Normandie - 65 ans - 4 avril 2010


Vices et vengeance 8 étoiles

Plutôt noir que policier, ce roman nous plonge dans les sordides recoins d’une Afrique du Sud encore hantée par la violence et les inégalités. Le style littéraire particulier de Meyer se prête parfaitement à son décor fauve. Il faut un peu de patience avant d’être émerveillé par la fusion des trois histoires séparées. Mais, cela vaut la peine.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 54 ans - 11 janvier 2010


Rythme et structure 9 étoiles

Un roman structuré aux petits oignons avec les points de vue de Griessel, le flic alcoolo, sur la voie de la rédemption, de Christine, la prostituée prise dans l'engrenage, et Thobela, le guerrier solitaire vengeur. Des clichés ? et bien non ! Meyer les évite à la perfection pour donner à son récit toute sa force avec cette écriture pudique mais incisive.
La structure sert le rythme : lent au début, au point de n'avoir accroché véritablement qu'à partir de la 150ème page, tout s'accélère par la suite où l'on commence à deviner les liens unissant ces 3 histoires, pour un final suffocant, quoiqu'un peu rapide à mon goût.
Meyer nous accroche par ses personnages faillibles, sur la brèche en permanence, mais si humains que la crédibilité s'en trouve décuplée.
A bientôt Meyer, à coup sûr.

El grillo - val d'oise - 50 ans - 16 février 2009


Un bon témoignage sur l'Afrique du Sud 8 étoiles

Je n'avais encore rien lu de Deon Meyer et je suis agréablement surpris ; la construction du récit est classique mais efficace et on y prend plaisir.
Mais, pour moi, ce qui compte le plus, c'est l'évocation de cette Afrique du Sud qui se (re)construit. Je reconnais ce que j'y avais vu, superficiellement certes, il y a maintenant plus de quinze ans. Le témoignage d'un tel roman, fût-il mineur, me paraît plus authentique que les leçons habituelles de nos germanopratins médiatiques.

Tanneguy - Paris - 84 ans - 23 mai 2008


Encore un chef d'oeuvre de Meyer ! 10 étoiles

Ce roman est superbe, un moment fort de la littérature policière, on retrouve le personnage de Meyer, Thobela qui va entamer une course contre les tortionnaires d'enfants, il devient le justicier. On découvre la vie de Christine, une prostituée de luxe, dont l'histoire rejoindra notre personnage. Et enfin Benny Griesel, le flic alcoolique, qui perd les pédales de sa vie, sa femme le jette, son boulot prend de l'aile... Il doit refaire ses preuves, ces trois vont se croiser pour un final majestueux.
La réussite de l'auteur s'est de nous faire découvrir des univers différents, celui de la prostitution, celui de l'alcoolisme et celui de la culture Sud-Africaine. Il arrive à captiver le lecteur jusqu'à la dernière ligne.
A lire absolument...

Laurent63 - AMBERT - 49 ans - 19 avril 2008