La femme de papier
de Françoise Rey

critiqué par Araknyl, le 26 décembre 2007
(Fontenay sous Bois - 54 ans)


La note:  étoiles
profond plongeon dans le fantasme
Le thème :

"Renvoyée à sa plume après une fulgurante et torride liaison, une femme écrit à son amant. " Le cœur tendre, le ventre désœuvré ", elle effeuille l'album de leurs souvenirs, de leurs folies. Avec les vrais mots de l'impudeur, elle invite le lecteur éberlué à la suivre dans un voyage mouvementé au bout de la sensualité... De son compagnon, nous ne connaîtrons que deux couleurs : le jaune de ses yeux et le vert de son pull... Mais nous découvrirons vite ses caprices et ses fantasmes auxquels elle se soumet, tout en laissant parler son propre corps. Jamais une femme n'est allée aussi loin dans l'évocation de sa vie érotique. Cela donne un roman libertin, une histoire de corps qui viendra mourir dans les profondeurs du cœur !"

Mon avis :

Pour mon premier Françoise Rey, j'avoue avoir été absolument envoûté : le style, magnifiquement poétique mais "avec des morceaux de mots crus dedans", nous plonge dans des sentiments alternés d'envie, de désir, d'exitation, mais également de rejet voire de révulsion quand le fantasme décrit et vécu heurte trop notre sensibilité profonde. Dans "histoire d'O", l'héroïne accepte n'inacceptable par amour pour son amant ; il y a une sorte de fatalisme noir et inévitable. Ici, on sent l'amante à la fois soumise mais également maîtresse d'elle, de ses désirs, de ses choix, et de ses actes.

Un livre magnifique donc, avec mention spéciale pour la rencontre avec le petit jeune à qui elle va apprendre ce que c'est qu'une femme, et comment donner du plaisir sans uniquement penser à soi.

PS : Attention, lire ce livre dans les transports publics peut provoquer - pour les homes en tout cas - des conséquences difficilement contrôlables mais parfaitement visibles :-))