Pays sans chapeau
de Dany Laferrière

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 12 septembre 2001
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
... ou l'atmosphère étrange de Port-au-Prince
Voici encore un ouvrage qui déborde de tendresse.
Le lecteur baigne également dans l'univers des croyances haïtiennes : vaudou, zombis, voyage au-delà de la mort, humour particulier.
L’auteur et le héros ont au minimum un énorme point commun : après avoir vécu une bonne partie de leur vie en Haïti, ils ont émigré à Montréal.
Le livre raconte l’histoire du retour au pays de « Vieux Os », comme l’appelle sa mère, après 20 ans d’un exil désiré.
« Vieux Os » retrouve sa mère, mais également sa tante et deux de ses proches amis.
Ecrivain lui aussi, il est curieux de tout ce qui fait la particularité de son pays.
Ainsi, il rencontre un homme qui lui propose de l’emmener au pays sans chapeau, c’est-à-dire l'au-delà, ainsi surnommé car on n’enterre pas les morts avec leur chapeau…
Ou encore, il sera sidéré d’entendre que dans la ville de Bombardopolis, les habitants n'ont besoin de manger qu'une fois par trimestre… Ce livre ne se raconte pas car on ne raconte pas une ambiance, on la lit pour s'en imprégner.
Attendez-vous à de l'émotion pure, sans effet de manche.

Un écrivain primitif ! 10 étoiles

Tel aime à se définir l'auteur quand il écrit ce roman.Comme un peintre naïf , il écrit ce qu'il ressent au plus profond de lui-même.
Comme l'indique Saint-Germain-des-Prés , nous sommes dans l'émotion pure .

Le retour - après 20 ans d'exil à Montréal - de l'écrivain prodigue sur les chemins de son enfance à Port-au-Prince en Haïti . Sur ce caillou au soleil , coincé entre la mer des Caraïbes et la République Dominicaine. Dans ce pays qui est devenu le plus grand cimetière du monde ; sans arbre ni eau , où la faim tue , où le soleil, l'appétit du pouvoir et le sexe rendent fou.
Port-au-Prince, cette métropole surpeuplée faite d'odeur ; la puanteur ambiante mais aussi le " parfum du café des Palmes " . Un pays où l'on ne fait pas la distinction entre morts et vivants. Où la croyance ( les zombis ,... ) domine le rationnel des occidentaux.
La violence crue des quartiers pauvres ; " le panier de crabes de Martissant , la jungle humaine !
En 1996 , âgé de 43 ans , " Vieux os " retrouve une mère qui a souffert de son absence mais qui l'aime comme son bébé. Il doit réapprendre son pays , sa famille , ses amis d'enfance .
" Il y a des choses que je ne saurais dire qu'en créole " ....
Il doit réassimiler " l'esprit Haïtien " et comprendre le sens du " voyage de l'esprit " !

J'ai tenté l'aventure Dany Laferrière car j'ai lu ( forum ) que Dirlandaise ne l'aimait pas. Aussi - me suis-je dit - ça a toutes les chances de me plaire .
Alors..... oui , Grand Merci Dirlandaise...... grâce à toi j'ai découvert un grand écrivain et un roman sublime , sensible.
Mais ( il faut rendre à César ce qui appartient à César ! ) ; Merci à Aria qui m'avait conseillé cet auteur .
Faites confiance aux 2 autres critiqueurs , ce livre est magique !

Frunny - PARIS - 59 ans - 23 octobre 2011


Un maître des mots 10 étoiles

Mon première Laferrière... j'en suis encore époustouflé. Quelle maîtrise des mots , quelle belle narration originale sous forme de courtes mémoires que Laferrière nous offre.

Pays réel...pays rêvé....

Après vingt ans d'exil, l'écrivain revient voir sa maman et redécouvre son pays qu'il avait oublié dans ses rues, dans ses gens, dans ses coutumes et dans sa manière de vivre.

Laferrière retrouve peu à peu son pays réel et son pays rêvé avec les zombies, les dieux du vaudou et tout le mystère qui entoure ce culte nocturne.

Durant cet étrange voyage, Laferrière renoue avec la spiritualité de son peuple, qu'il a perdu pendant son exil à Montréal. Un récit simple, touchant et révélateur sur les moeurs Haïtiennes.

Excellent! Recommandé à tout le monde!

FightingIntellectual - Montréal - 42 ans - 22 novembre 2004