La Nuit interdite
de Thierry Serfaty

critiqué par Jean Meurtrier, le 17 décembre 2007
(Tilff - 49 ans)


La note:  étoiles
Sommeil en veille
Laurent Strelli est un artiste très introverti, marié depuis dix ans avec Stefania, neurologue à la fondation Mankiewicz. Pour remédier à sa timidité maladive, sa femme lui suggère de suivre un traitement par le sommeil qu’elle pratique sur des détenus. Hélas, les objectifs sont loin d’être atteints et Laurent est victime d’absences prolongées. Alors qu’il terminait son cycle, Laurent quitte l’hôpital précipitamment. Au même moment, sa femme et sa fille trouvent la mort dans l’incendie, manifestement criminel, de son domicile.
Depuis cette nuit, Laurent est plongé dans un mutisme proche de l’autisme. Il ressort cependant qu’il aurait aperçu le meurtrier. D’autre part Lionel Vullierme et Françoise Meer, les collègues de Stefania, constatent qu’il subit une activité cérébrale anarchique durant son sommeil paradoxal, entraînant un effacement progressif de la mémoire.
Erick Flamand, inspecteur fraîchement diplômé, est affecté à l’affaire. Il est épaulé par Laura, une camerounaise pleine de charme, et Marina, une solide femme proche de la cinquantaine. Afin de faire remonter l’image de l’assassin à la surface de la conscience de l’artiste, Erick Flamand fait appel à Eva Latil, spécialiste du touché. Par ses manipulations, cette Marseillaise bien portante est capable de mettre à jour des émotions et des sensations refoulées. En attendant des résultats, Laurent Strelli va devoir mener une terrible lutte contre l’assoupissement, car son prochain repos risque de supprimer définitivement le meurtrier de ses souvenirs.
Rien de révolutionnaire dans ce roman, à part le parti original de centrer l’intrigue sur le sommeil et les effets de sa privation. Bien documenté, le docteur Serfaty ne refuse toutefois pas quelques artifices pour faire fonctionner son récit. Le mobile même du double meurtre est assez douteux, ce qui n’empêche pas le dénouement d’être captivant.
Si la plupart des sentiments dépeints apparaissent convaincants, quelques passages m’ont semblé maladroits. Je suis sceptique face à la nécessité pressante d’Erick de laisser un moment l’enquête de côté et de se rendre dans une boîte gay afin de déterminer son attirance sexuelle. De même, l’opinion personnelle de l’auteur transpire clairement à travers le jugement que porte l’inspecteur Flamand à l’encontre des ados «qui se la jouent» à l’entrée de son appartement.
«La nuit interdite» n’en demeure pas moins un sympathique thriller français dont la lecture offre pas mal de satisfaction, mais qui ne vous empêchera tout de même pas de dormir.
Plat 4 étoiles

De Serfaty, j'avais lu, il y a longtemps, "Peur" et sa quasi-suite "Agônia" (dans lesquels on retrouve les personnages principaux de "La Nuit Interdite", à savoir les flics Erick, Laura et Marina), et j'avais adoré le premier et vraiment bien aimé le second.
Mais ce roman-ci, en revanche, et surtout dans sa deuxième partie, m'a franchement ennuyé. Ca se lit facilement, surtout que ce n'est pas très épais (en grand format, moins de 400 pages), mais ce n'est vraiment pas un grand cru du thriller français, et Thierry Serfaty fera bien mieux avec "Peur".

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 1 août 2015


Sommeil 6 étoiles

Bon thriller par un auteur que je ne connaissais pas.
Pas trop d'action dans ce milieu psychiatrique, mais c'est bien documenté et on voit bien d’où vient l'auteur de ce roman.
Au final agréable à lire.

Free_s4 - Dans le Sud-Ouest - 50 ans - 29 avril 2013


Sujet de base de l'intrigue bien trouvée. 6 étoiles

On en apprend un peu plus sur le sommeil et tout ce qui se passe dans notre petite tête pendant qu'on dort, si on dort ! En dehors de ce fait, l'intrigue policière en elle-même n'est pas extraordinaire, les personnages sont communs à tous les personnages que l'on retrouve dans des bons polars.
Ce n'est certainement pas le meilleur Serfaty jusqu'à présent mais ça se laisse lire.

Usdyc - Bruxelles - 68 ans - 17 janvier 2013