Un bien fou
de Eric Neuhoff

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 6 octobre 2001
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Prix du roman de l'Académie française 2001: la vengeance de l'homme trompé -
De quoi s'agit-il dans ce livre ?
D’une lettre.
Son auteur vivait une histoire d’amour avec Maud lorsqu'un écrivain célèbre, destinataire du pli, vient petit à petit changer les données.
Au fil de la narration, nous assistons à l’histoire de cette tromperie.
Rencontré par hasard en vacances, Sebastian Bruckinger, septuagénaire aisé, approche le couple de façon anodine et sympathique, sans se faire reconnaître.
Vers la fin de cette première rencontre, Maud et le narrateur apprennent enfin de qui il s'agit et s'aperçoivent qu’ils ont bu, mangé, déambulé en compagnie d'un des plus mystérieux auteurs américains de l’époque.
Les deux sont séduits.
Adresses et numéros de téléphone sont échangés.
Le couple est invité dans la propriété privée de Bruckinger. Maud quitte rapidement le narrateur pour vivre avec Bruckinger. Le narrateur se torture avec la question suivante : à partir de quand cette amitié a-t-elle dérivé ?
Quand ont-ils fait l’amour pour la première fois ?

La lettre énumère les faits et les états d’âme du narrateur.
Celui-ci décidera même de se rendre dans le Vermont pour se venger définitivement.
Il fera d'abord escale à New York, occasion pour lui de boire sans soif.
Déchéance totale. Mais sa vengeance, qu'il nous annonce dès la première page du livre, sera plus subtile qu'il n’y paraît.
Le suspense est maintenu jusqu’aux dernières pages.
Le style est simple, pas de métaphores, pas d’envolées lyriques, pas de phrases alambiquées, juste quelques mots crus par-ci par-là.
L’histoire en elle-même est des plus banales : un couple établi rencontre une tierce personne qui volera la femme, laissant l’homme dévoré par un désir de vengeance.
L'originalité tient en la forme : une lettre.
Pourtant, je reste sur ma faim.
Il manque ce petit je ne sais quoi qui soulève l’enthousiasme.
Nous ne sommes ni exaltés ni surpris.
Une autre façon de nous conter une histoire banale 6 étoiles

Se laisse lire, l’histoire est en soi banale, un homme qui se fait piquer sa « femme » par un autre avec il était devenue ami. Cet homme écrit un livre à ce dernier , écrivain, …..

Ichampas - Saint-Gille - 60 ans - 17 novembre 2005


Gonflant ! 4 étoiles


Mon problème, à la lecture de ce livre, fut de prendre en grippe son narrateur, d'emblée ! Mauvais point. A partir de là, plus moyen de remonter la barre et la lecture s'est révélée ... gonflante ! "Un bien fou" se présente sous forme d'une lettre (d'au moins 150 pages, tout de même !) adressée à un écrivain septuagénaire, Sebastian Bruckiner, renommé aux Etats-Unis, aussi car il vit en reclus depuis de nombreuses années. Bref, lors de vacances sur une île italienne, le narrateur et sa compagne, Maud, rencontrent cet homme aux cheveux blancs, sans savoir qui il est réellement... tout commence simplement, gentiment presque. Et puis, paf ! Aujourd'hui ce type adresse cette lettre tel un déchargement de bile qu'il ne peut plus contenir. Il hait cet écrivain, parce qu'il lui a chipé sa compagne. Et donc de régler ses comptes à coup de longues, longues tirades sur son histoire passée avec la jeune femme, sur la rencontre avec Sebastian, sur l'après, la séparation, la trahison, le sentiment de dégoût et de répugnance...

L'homme annonce une vengeance sous-jacente, laquelle doit être révélée, tatadam, en toute fin de lecture de cette lettre pleine d'acrimonie. Cette jalousie, ou cette hostilité, rancoeur, animosité, etc..., devient très pénible à la longue. Et le récit souffre de longueurs, d'incohérences, de valses passé-présent qui affectent le rythme de l'écriture. J'ai très peu aimé, je me suis profondément ennuyée, je n'ai jamais pu éprouver de sympathie pour le narrateur et j'ai trouvé sa "croisade" à la limite du puéril et du mauvais joueur/perdant. Bof...

Clarabel - - 48 ans - 29 mars 2005


Je suis du même avis. 6 étoiles

Il y a un manque certain et je dirais que c’est justement l’espoir de voir ce manque comblé à un moment ou un autre du livre qui nous pousse à aller jusqu'au bout de cette lettre !
Il est vrai que la fin est assez intéressante et que le choix fait parmi plusieurs possibilités est judicieux.

Thémis - Ligny - 54 ans - 25 mars 2002