Les énergumènes
de John Dann MacDonald

critiqué par Grass, le 6 décembre 2007
(montréal - 46 ans)


La note:  étoiles
Quatre fous en cavale
Choisi au hasard à 2 dollars au Colisée du livre en me rappelant vaguement avoir lu le nom de l’auteur quelque part accompagné de bons commentaires, ce livre à ma grande surprise n’est même plus disponible sur le marché. Même si, selon les humbles recherches que j’aie pu mener, il s’agit-là d’un des chefs d’œuvre d’un auteur policier fort prolifique, en plus d’être considéré comme un modèle des livres de tueurs en série.

Quatre ans avant le In Cold Blood de Truman Capote, Macdonald écrivait cette histoire où quatre jeunes partent en cavale sur les routes américaines, gavés de téquila et de pilules en tous genres, tuant de nombreux malheureux qui n’ont pour seul problème d’avoir été au mauvais endroit au mauvais moment. Absolument rien ne régit leurs actions. Qu’ils kidnappent, violent ou tuent, tout n’est fait que par défi, par plaisir pourrait-on dire.

L’histoire débute avec l’exécution sur chaise électrique des quatres criminels, pour ensuite revoir les fait en pièces détachées, tantôt via les rapports de l’avocat chargé de la défense de « la meute sanglante », tantôt via le « journal de la maison de la mort » rédigé par Kirby Strassen, l’un des quatres tueurs en attente de son exécution. Le lecteur oscille donc entre l’histoire de la bande à l’interne et les recherches policières.

Macdonald a réussi, en très peu d’espace, à élaborer une histoire détaillée, mêlant de nombreuses personnalités troublées et des évènements inexplicables en restant tout à fait crédible. Dresser des portraits psychologiques de tueurs de sang froid n’est certainement pas une mince tâche et Macdonald s’y est adonné avec une certaine réserve, laissant les personnages parler par eux-mêmes. Ça aurait pu tomber facilement dans le cliché, mais je ne crois pas que le cliché en question ait déjà été éculé à cette époque. Quoiqu’il en soit, un roman bref, direct et prenant, lu en deux jours avec le plus grand plaisir. Si vous voulez le lire, ouvrez l’œil dans les librairies usagées, la bibliothèque, ou bien dites-le moi et je vous le prêterai.

Détails éditoriaux bidons : Le titre original ne figure même pas dans le livre, et l’extrait que l’on trouve en quatrième de couverture n’est pas transcrit du livre, mais réécrit autrement. Ah, les livres en série.