Petite brocante intime
de Jack Chaboud, Anne Convard, Didier Convard, Philippe Delerm, Martine Delerm

critiqué par Sandy, le 10 septembre 2001
(Bretagne - 46 ans)


La note:  étoiles
Petits plongeons dans le passé
Quel délice de lire ce livre en ce dimanche après-midi, allongée à même le sofa, mon chat ronronnant à mes côtés... Ces quelques auteurs nous rappellent le bon souvenir de vieux objets réveillant un brin de nostalgie.
Je me suis prise à rêvasser, à l'heure de la technologie et de la domination du fric, à l'heure des non-relations humaines, à l'heure de la superficialité... Mon jeune âge fait que je n'ai pas connu le plumier, mais le buvard évoqué réveille toutefois en moi des souvenirs... Ce bon vieux buvard rose que j'ai tout de même utilisé dans mes jeunes années, et que je ressors de temps à autre quand encore j'affûte ma plume.
Bien des objets évoqués dans ce petit livre font partie à moi aussi de ma mémoire... J'ai eu cette chance de pouvoir aller dans une vieille école communale, avec le vieux parquet recouvert de poussière de craie, avec ses vieux bureaux d'écoliers où il y avait encore le trou pour mettre l'encre... Nous y mettions nous nos "épluchures" de crayons taillés... L'année où je l'ai quittée, cette école a été entièrement rénovée, laissant la place au lino, au tableau blanc pour feutre effaçable... J'ai pu recevoir en cadeau ces souvenirs évoqués de poupée coquillage, de baromètre changeant de couleur ... Je n'ai jamais eu de bol breton avec mon prénom dessus, peut-être simplement parce que j'y vis en Bretagne ! Et tous ces autres objets, la course de vélos, les osselets...
Chaque livre que je lis de Delerm me donne une bouffée de fraicheur, un brin de nostalgie... Me rappelle que je suis une des dernières à avoir connu un peu de ces instants magiques... Que la génération qui me suit n'a grandi qu'auprès des consoles de jeux, des ordinateurs, tandis que moi j'ai grandi en construisant des cabanes... Et ça fait du bien de se remémorer tout ça ! :-)
Je le conseillerais évidemment pour retrouver un peu de sa jeunesse, enfouie dans un petit coin de son coeur !
Découverte rééditée 7 étoiles

Rééditée chez Flammarion, voici la "Petite brocante intime" ou l’éloge de la nostalgie. De rencontres en dîners entre amis est née l’idée de cette sorte de mini-anthologie d’objets kitsch, utiles ou pas, désuets ou toujours un peu parmi nous, qui parsemèrent l’enfance, pour la plupart, des plus de trente ans.
Du nain de jardin en passant par la vierge en plastique, du papier buvard au bic quatre couleurs ou encore la bouillotte, les boules à neige, les charentaises, le bob ou le tricotin, tous prennent leur place grâce au regard plus tendre qu’il n’y parait de celui ou celle qui raconte leur histoire.

Philippe et Martine Delerm, Anne et Didier Convard, Jack Chaboud, Michel Picquemal, Lisette Morival et Christian Robin sont les membres de cette bande de la « boîte à trésors ». Chacun prenant ses mots en main pour dresser le portrait de ses souvenirs.

Si je reproche à l’ensemble un brin d’esthétisme intellectualisant, ou d’avoir un peu trop de retenue dans le style (assez classique et parfois lisse), j’ai aussi été touchée par le sentiment de soupirer avec les auteurs sur les images attachées à tous ces objets plus hétéroclites les uns que les autres. Une petite préférence à noter pour la plume plus pétillante de Jack Chaboud, qui a changé définitivement ma vision du bonbon à la menthe…

Bluewitch - Charleroi - 44 ans - 2 janvier 2008


Vive Delerm ! 8 étoiles

C'est tout à fait vrais qu'à lire un de ses livres, quand on a un peu le blues, devant un bon feu quand il fait froid ou qu'il pleut à torrent un dimanche, on se sent beaucoup mieux ! Il est léger, il palpe la moindre ambiance, il tente de nous apprendre à profiter de tout ce qui passe et que nous avons perdu l'habitude de voir. Nous courons trop, nous sommes toujours bien trop occupé à essayer de ne plus penser et de ne plus voir. L'action est devenu quasiment notre seul moteur pour ne pas nous effondrer, affolé de ne plus être "occupé"... Moi j'ai eu le plaisir d'encore utiliser les encriers de porcelaine dans les trous de bois des bancs. Et l'odeur de l'encre embaumait la classe. Nous préparions nos plumes et le sommet du chic est devenu d'avoir une plume ballon: elle écrivait un peu plus longtemps... Et nos cartables avaient l'odeur des "Petits Beurres" que nous avions emportés pour notre récréation du matin... Vive Delerm, vive Pagnol aussi !

Jules - Bruxelles - 79 ans - 18 septembre 2001