Figures de l'ouvert
de Jean-Marie Corbusier

critiqué par Sahkti, le 26 novembre 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Dire l'invisible
Rose, Glacier, Nuit et soleil. Voici les quatres parties qui composent ce recueil quelque peu indescriptible, résonnance d'un texte à l'autre qui ne s'assemblent pas sans raison mais suivent au contraire un fil conducteur qui ne saute pas forcément aux yeux dès le premier regard mais s'affirme au fil des pages.
Vers libres évoquant l'absence, le silence, voire l'invisible... impression renforcée par la présence de blanc dans les textes, des blancs bruyants qui interpellent et disent quelque chose à l'oreille attentive. L'irrégularité de la disposition, la liberté prise avec la ponctuation confèrent davantage encore au poème son pouvoir de suggérer ce qui ne peut être montré ou difficilement exprimé.
J'aime cet art de l'épuré et de la suggestion, cette force accordée aux mots sans trop en faire "en apparence", tout l'art venant "de l'intérieur".
En refermant le recueil, les pièces se mettent en place, des échos retentissent et des liens se créent; une nouvelle forme de vie prend alors place, qui donne envie de relire ces vers avec un autre regard. De quoi repartir sur de nouvelles pistes...

"Jour et nuit confondus
l'espace
où contredire
vacille
cette page de face
aveuglant
comme une parole perdue
dans l'invisible"