Changement de décor
de David Lodge

critiqué par Saule, le 9 septembre 2001
(Bruxelles - 58 ans)


La note:  étoiles
Un très bon moment de détente avec David Lodge
David Lodge est un de ces auteurs capable de nous faire hurler de rire, ce qui ne manque jamais de surprendre les gens si vous le lisez dans un train par exemple.
C'est le roi de l'humour subtil et fin, plein d'ironie. Il se lit facilement grâce à une écriture fluide et puis il a le don des situations, certes parfois caricaturales mais tellement 'vraies' qu'on a l'impression d'y être. Bref si ce n'est pas déjà fait procurez-vous un de ses livres et je suis prêt à parier que vous finirez par lire sa biographie complète.
Dans changement de décor, un de ses classiques que je viens de relire, deux professeurs de littérature anglaise participent à un programme d'échange entre leur universités respectives et changent de fonctions pour quelque mois. L'anglais est un professeur moyen qui stagne sur le plan professionnel, la quarantaine assez coincée et enfermé dans une vie familiale morose. Son homologue américain est à l'opposé; c'est un professeur renommé, ambitieux et sûr de lui, habitué à se battre pour obtenir la considération de ses pairs.
Chacun va donc vivre dans l'univers professionnel (et familial aussi mais ça c'est une surprise) de l'autre. Cela donne lieu à quelques moments de franche rigolade, et la situation évoluera dans un sens tout à fait inattendu, ce qui ne manque pas de nous passionner.
Bref c'est très amusant à lire, un excellent moment de détente en perspective. Et pour notre plus grand bonheur ce livre a été suivi par deux autres, basés les même personnages, et tout aussi réussis; 'Un si petit monde' et 'Jeux de société'.
Changements de style 6 étoiles

Je rejoins plusieurs critiques déjà faites sur ce roman.

Notamment, il souffre en effet de certaines longueurs.
Le rapprochement avec « La croix et la bannière » faite par Jlc me semble en effet pertinente, mais par contre je placerai le roman de W. Boyd plus haut que celui de D. Lodge sur l’échelle de l’humour.

L’auteur est aussi en quelque sorte un iconoclaste en mélangeant différents styles dans la même œuvre, par exemple épistolaire dans la troisième partie et théâtrale dans la dernière, et cela en gardant une certaine cohérence.

La critique qu’il fait du monde académique est une belle caricature et le ton avec lequel l’auteur aborde les relations de couple est désopilante. On se surprend à rire.

En résumé, un style à découvrir, mais je ne vais pourtant pas me précipiter sur un autre roman de l’auteur.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 9 mars 2014


Humour absent 5 étoiles

Ce livre a visiblement été apprécié par les lecteurs de CL. J'aime beaucoup David Lodge, je lis un de ses romans de temps en temps car en général c'est toujours un moment de lecture drôle et agréable garanti. Cette fois-ci l'humour n'a pas été au rendez-vous. J'ai trouvé ce roman beaucoup trop longuet, il manque vraiment de rythme. D Lodge arrive habituellement à rendre des détails insignifiants marquants et intrigants, pas cette fois. J'étais pourtant ravie du thème abordé ici : le milieu universitaire américain et anglais et plus particulièrement celui des lettres. La magie n'a pas opéré ; je ne lirais donc sans doute pas les romans de Lodge qui reprennent les même personnages.

Elya - Savoie - 34 ans - 18 février 2012


Humour anglais 8 étoiles

Dans ce roman, David Lodge fait s’entrecroiser les destins de deux professeurs : un américain Morris Zapp, spécialiste de Jane Austen et un anglais Philip Swallow plutôt terne et médiocre. Ils se trouvent dans deux avions qui se croisent au dessus de l’Atlantique car ils doivent rejoindre les postes qu’ils ont échangés dans leurs universités respectives. Zapp est issu d’une brillante université de la côte ouest et Swallow d’une obscure high school des Midlands. Nous sommes dans les années soixante en plein mouvement hippy de lutte contre la guerre au Viet-Nam et les péripéties ne vont pas manquer…
Avec un grand plaisir (en dépit d’un départ assez laborieux), on découvre un procédé littéraire dans lequel les destins se croisent et s’entrecroisent, les partenaires s’échangent les existences sont bouleversées jusqu’au dénouement surprenant car il n’en est pas vraiment un. Lodge fait appel à tous les styles : description romanesque classique, échange de courriers, extraits de journaux et pour finir mini-pièce de théâtre…
L’humour anglais, léger ou plein de dérision est toujours présent et très agréable même s’il n’atteint pas les sommets de son chef d’œuvre « Thérapie ». Un délicieux témoignage sur ces années de révolution politique, sociale et sexuelle. Avec Lodge, on passe toujours un bon moment !

CC.RIDER - - 66 ans - 24 juillet 2007


Brillantissime 8 étoiles

Je viens de lire successivement "Changement de décor" et "La croix et la bannière" de William Boyd et si je n'avais rien lu de Lodge jusqu'à maintenant, j'ai vraiment beaucoup aimé tant pour le brio du récit que pour l'imagination formelle alors que le livre de Boyd, qui raconte lui aussi l'expérience d'un anglais timide aux USA est moins réussi, un peu long dans certaines descriptions, bien que parfois très drôle. Peut-être est-ce aussi parce que j'avais beaucoup aimé les autres livres de Boyd que j'ai lus dont ses recueils de nouvelles.
Conclusion: lisez Lodge et les meilleurs Boyd (dont "Chasse au lézard" ou "Visions fugitives". Mais c'est simplement mon avis.

Jlc - - 80 ans - 28 août 2005


Exercices de styles 8 étoiles

A l'instar de Raymond Queneau dans "exercices de styles", David Lodge s'amuse ici à user de différentes formes d'écritures pour nous conter les aventures des protagonistes. Ce changement de décor est le premier de la plus fameuse trilogie universitaire de l'écrivain; deux universitaires échangent leurs postes respectifs pour des motivations différentes: l'un, Morris Zapp, américain, voit là l'occasion de prendre du recul dans son couple en espérant reconquérir le coeur de sa femme. L'autre, Philipp Swallow, anglais, prend cela comme une grande aventure qui lui permettra de retrouver les sensations de sa jeunesse. Six grandes parties dans cet ouvrage qui délimitent à la fois le style de l'écriture et le champ d'action. La première partie (en vol) nous décrit le voyage de nos 2 héros et leurs motivations, correspondances délivre sous forme épistolaire les états d'âmes de Morris et Philipp. Lectures nous donne des nouvelles des 2 universitaires sous la forme de rubriques faits divers et le dénouement conclut le tout par une forme littéraire qui nous amène à faire des travellings, zooms et autres effets cinématographiques pour situer cette conclusion dans un hôtel de New-york..... La fin laissant d'ailleurs Lodge nous montrer à quel point le cinéma imprime sa modernité et sa supériorité sur le roman qu'il juge désuet et en perte de vitesse car trop prévisible (c'est d'ailleurs à cela qu'il y voit les signes du romantisme).
Ce livre de Lodge, en plus d'être intéressant pour ces formes littéraires est en plus extrêmement drôle et dresse un tableau caustique de l'usure du temps et de l'érosion des couples.

Oxymore - Nantes - 52 ans - 6 juin 2005


croqueur de comédie humaine 8 étoiles

Voilà ! j’ ai lu tous les Lodge (j'ai d’ailleurs fait à ce titre exactement ce que Saule parie dans sa critique), à part " hors de l'abri " qui me tente moins, peut-être parce que les protagonistes ne sont pas des adultes, en tout cas au début (quelqu’un l'a-t-il lu et peut-il en faire une critique ?) : je les ai lus dans le désordre : peu importe, bien que quelques personnages réapparaissent dans certains, ils se suffisent à eux-mêmes. Difficile de dire quel est le meilleur, moi je les ai tous adorés, ils m’ont tous fait passer un pur moment de plaisir, " thérapie " m'a le plus fait rire et " jeux de maux " m'a le plus intéressée. Ce professeur très british qui débarque sur la côte ouest américaine en 1969 (ce serait moins drôle en 2001) et cet américain qui découvre une micro société anglaise étriquée et coincée est jubilatoire. Le dénouement est cependant un peu trop prévisible. En tout cas si vous êtes sensible à l'humour anglais et à la " peinture de mœurs ", ne manquez pas de lire David Lodge , c’est un subtil croqueur de la farce humaine.

Zoom - Bruxelles - 70 ans - 6 novembre 2001


Oui, ce livre ne manque vraiment pas d'humour ! 7 étoiles

Mais il faut aussi avouer que c'est un de ses meilleurs, selon moi, avec "Un tout petit monde". Cet univers, pour le moins étriqué, des professeurs et chargés de cours est des plus amusant ! La mesquinerie et la jalousie s'y rassemblent pour nous en faire rire ou sourire. Quand aux sujets d'études profondes et savantes de ces messieurs, nous ne pouvons qu'être stupéfiés et nous demander ce qui peut bien les y passionner autant... Quand, par dessus le marché, une envie de séduire surprend ces extraterrestres, nous frisons le délire.

Jules - Bruxelles - 79 ans - 14 septembre 2001