Regarde la vague
de François Emmanuel

critiqué par Sahkti, le 12 novembre 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Si on se disait tout?
Une famille se retrouve, il y a un remariage. Incomplète la famille, elle a perdu trois de ses membres entre le mariage et le remariage, en particulier le père, disparu en mer, alors qu'il la connaissait sur le bout des doigts. L'occasion d'une dernière fête dans la maison familiale avant que celle-ci ne soit vendue. Le moment de faire jaillir les souvenirs, les secrets, les non-dits... De prendre peut-être enfin une place qui n'avait jamais été accordée jusqu'à présent.
Chacun y va de son couplet, le tout est intégré dans un vaste mouvement de brouhaha ou bien singularisé par des moments plus intimes et solitaires. C'est propre à toute réunion de ce genre.

Un thème cher à François Emmanuel que celui du souvenir, du passé qui revient, des silences qui se font bruits. Il maîtrise l'art de raconter toutes sortes d'histoires en quelques mots, de donner de la présence à une absence, de faire parler les silences. C'est ce que j'aime, entre autres, chez lui. Son économie de langage pour dire l'essentiel et sa langue toute en nuance.
J'ai également apprécié la construction et le déroulement de ce récit, comme si on assistait au tournage d'un film et que la caméra passait d'un acteur à l'autre. Cela peut créer par moments une sensation de tourbillon mais cela apporte beaucoup de vie à l'ensemble et le côté dense est celui qu'on retrouve dans toute réunion familiale de ce type.
Pendant les trois quarts du roman, ce traitement crée une torpeur bien agréable, on se laisse prendre à la magie de l'instant, mais tôt ou tard la fête se termine et le lecteur se retrouve avec ses questions, qui ne trouveront pas forcément réponse. C'est là aussi une des facettes de François Emmanuel et j'aime ça.
Nostalgies oppressantes 8 étoiles

Une fois de plus, François Emmanuel nous comble avec son écriture somptueuse et sa prodigieuse connaissance des relations intra-familiales, de leurs dits et non-dits, des ressentiments remontant à l’enfance, des itinéraires chanceux ou non, et des ambiances convenues lors des grands rassemblements.

Ici, nous sommes précisément conviés à une noce bourgeoise réunissant dans le village de leur enfance trois sœurs et deux frères, accompagnés (ou non) de leurs compagnons du moment et de leurs progénitures : c’est dire combien avisé sera le lecteur armé de son crayon pour bien noter les identités des protagonistes.

Dans cette histoire à héros multiples, l’auteur alterne dans le désordre les réflexions intimes de chacun au cours de ces 3 jours de vie commune, dense mais déchirée, qui démarre avec les préparatifs du mariage et se termine par la visite chez le notaire pour le partage des biens du patriarche veuf, disparu en mer.

Une tristesse nostalgique imprègne tout le roman qui, s’il évoque des souvenirs de disparus met en scène également une adolescente autiste, vêtue de noir et qui ‘sent’ beaucoup les choses !

Un fort beau roman d'atmosphère ...

Ori - Kraainem - 89 ans - 18 juillet 2010


Pas pour moi 3 étoiles

Autant j'avais apprécié "La question humaine" du même auteur, autant je suis passée complètement à côté de ce livre-ci.
D'habitude, j'aime beaucoup les histoires à plusieurs voix. Ici, c'est cent fois non. Style lourd, ampoulé, lent, un tantinet précieux mais somme toute très convenu, le tout baigné dans une ambiance "bourge-convenable-en apparence-mais au fond pas tellement que ça" qui m'a littéralement gonflée. Beaucoup d'ostentation, peu de plaisir de lecture.
Vraiment pas pour moi.

Maria-rosa - Liège - 69 ans - 22 février 2010


Passer à côté d'un livre... 5 étoiles

C'est la première fois que je lis François Emmanuel, et je suis malheureusement passé à côte de la lecture.

Sahkti a bien résumé l'histoire, qui se déroule à l'occasion d'un remariage, alors que les membres d'une famille se retrouvent pour la dernière fois dans la maison familiale. Le père vient de mourir, et la maison va être vidée et ensuite vendue. Le roman est un patch-work des sentiments de chacun dans la famille, des frères et sœurs qui sont dans la quarantaine, avec des problèmes, des non-dits,.. Le récit ne m'a pas vraiment plu, je ne suis pas rentré dans l'histoire de cette famille et j'ai souvent perdu le fil.

Saule - Bruxelles - 59 ans - 31 mars 2009