Monsieur Balouka, comme tous les ours de son espèce, se réveille doucement au printemps et imagine tout ce qu’il pourrait bien faire quand ses congénères retourneront dans leur grotte pour hiberner, l’hiver prochain… Ah, comme il en gagnerait du temps…
Monsieur Balouka est si espiègle et farceur que le sage que je suis ne souhaiterait pas trop le croiser sur son chemin. Imaginez ! : il est capable de se rouler dans la neige pour nous faire croire qu’il est devenu le terrible ours polaire qui mange tout sur son chemin… Et ce n’est là qu’une des nombreuses activités qu’il se programme pour l’hiver prochain…
De page en page, au grès des facéties de notre ours brun, le temps passe, le printemps est devenu été, l’été automne et la fatigue l’envahit. Ce n’est que la normalité, mais cette fatigue le pousse irrésistiblement vers sa grotte où il finira par s’écrouler…
Le conte est beau, certes et comme le dit très bien Zidrou, que l’on connaît aussi comme un bon auteur de bandes dessinées, il faut vivre le temps présent avec appétit car une fois écoulé, il ne reste plus rien… Mais, est-ce bien un conte pour enfant ? Ce ne sont pas les enfants qui ont besoin qu’on leur dise de vivre le temps présent à fond sans se soucier trop du lendemain, ce sont plutôt les adultes qui passent leur temps à faire des plans sur la comète, y compris pour leurs enfants ! Oui, nous serions tous des messieurs Balouka, mais qui s’ignorent !
Mais les adultes sont-ils capables d’entendre un conte ? De lire un album illustré ? Oui, mais à condition qu’on leur fasse croire que c’est une belle histoire à lire à leurs enfants, à leurs neveux, à leurs petits-enfants…
Vous voyez ce qu’il vous reste à faire ?

Shelton - Chalon-sur-Saône - 68 ans - 20 novembre 2007