Baisers de cinéma
de Éric Fottorino

critiqué par Sahkti, le 7 novembre 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Amour raté
Fottorino dispose d'une plume élégante, plaisante et il raconte joliment. Un style qui se prête assez bien à l'ambiance du cinéma des années 50-60 qu'il narre dans ce roman du souvenir. Il évoque la carrière de Jean Hector, photographe de plateau qui a côtoyé les plus grandes actrices. Quelques imprécisions sur le métier, peut-être, quelques maladresses mais cela n'est pas gênant, car l'auteur s'y entend pour créer de belles ambiances et un rythme très agréable.
Où je suis par contre beaucoup plus mitigée, c'est par rapport au personnage de Mayliss et son histoire d'amour avec le narrateur. Une histoire qui devient rapidement insupportable, tant pour le lecteur que pour le héros. Cette femme fragile, imprévisible et agaçante, occupe de plus en plus de place, au détriment de l'histoire et de la tranquillité du principal protagoniste.
Voilà un amour voué à l'échec qui s'étale sur des pages et des pages, qui s'englue; le lecteur s'enfonce avec lui et j'ai fini par me lasser. Même le moment où la séparation se profile, même quand enfin le fils Hector prend son courage à deux mains, c'est trop tard, l'ennui est là.
Une histoire d'amour moins lourde, une quête maternelle plus travaillée... voilà qui m'aurait sans doute fait davantage aimé ce roman, dont j'ai apprécié la lecture mais qui m'a paradoxalement profondément agacée.
UN BON ROMAN SANS PLUS 6 étoiles

Si vous avez comme moi un week end de grand froid devant vous au cours duquel vous ne comptez pas sortir alors vous pouvez vous lancer sur "baisers de cinéma".
Un bon roman mais qui ne laissera pas de trace.
La romantique qui est en moi en ressort même un peu frustrée, ce baiser de cinéma je l'ai attendu tout au long du livre pour finalement ne trouver qu'une histoire d'amour malsaine de femme qui trompe, d'homme qui court après une femme pour mieux en oublier la quête de sa mère bref un grand fouillis.
Heureusement que la plume de l'auteur est fluide et légère et bien que parfois il nous entraîne dans la noirceur de ses pensées il ne parvient pas atteindre la profondeur que j'aurais voulu trouver chez ses personnages.
Bref tout ça est vraiment léger et collait parfaitement à ce week-end enneigé.

Esblandin - colomiers - 43 ans - 5 février 2012


Dichotomie entre recherche ciné-familiale et amours personnelles 7 étoiles

Ce livre laisse un sentiment fortement ambivalent, comme l'exprime fort bien Sahkti, ce qui, de sa part, relève du pléonasme. Cette quête de l'histoire de son père, de son passé professionnel dans le métier envié, au sein de l'usine à rêve du cinéma des années 1950 à 1970, est émouvante, touchante par ses aspects les plus sommaires, ses détails les plus minces, parfois anachroniques, du fait des techniques et outils employés. N'ayant pas connu sa mère et son père ayant été peu présent, il essaie au moins d'assouvir le besoin de connaître mieux ce dernier, à défaut de pouvoir aller plus loin.
Cela l'emmène donc dans l'analyse de ces photos d'héroïnes, omniprésentes dans le roman, comme si, inconsciemment, il cherchait celle de la mère idéale qu'il aurait voulu avoir, à défaut de savoir qui a pu être la sienne.

Quant à ses liaisons sentimentales, puisqu'il y en a deux dévoilées dans ce roman, je dois avouer leur aspect pathétique. Quelle idée de s'accrocher à une femme mariée, qu'il précarise forcément, du fait de sa fragilité de caractère ? Comme le protagoniste le dit lui-même, il n'y a qu'une lettre entre aimer et abîmer... Par peur de quelque chose d'irréversible, par incapacité à se fixer, voire à aimer vraiment, à l'instar de son père, il se contente de cet amour instable, dont il peut s'enorgueillir qu'il crée un besoin impulsif chez la femme aimée. Et on rajoute un coup d'adultère, histoire que les choses ne soient pas trop simples, ni belles.

Après, toute la question de ce livre réside dans l'interrogation sur le lien entre cette quête de l'histoire familiale, au coeur de la technique cinématographique, et cette vie sentimentale aussi piteuse qu'abracadabrante. Quel est le phénomène instinctif de reproduction ? Quel est le poids respectif du hasard, de la passivité du protagoniste face aux événements, de l'héritage sentimental intuitif ? Tout se mêle, sans qu'il y ait véritablement de clé d'ouverture à cette énigme. Je laisse les autres lectrices et lecteurs juges.

Veneziano - Paris - 46 ans - 18 septembre 2011


Coup de projecteur 8 étoiles

Commençons par des baisers... mais pas n'importe lesquels... ceux qu'on tourne au cinéma... dans ces fabuleuses scènes qu'on se repasserait bien de temps en temps pour s'évader à défaut de s'évanouir ...;) ... je m'égare... revenons à notre sujet...

Mesdemoiselles, le héros est un homme, un homme en quête de l'identité de sa mère... Messieurs, ce héros est un passionné, abîmé mais tenant le cap... Un indice laissé par son père, ancien directeur de la photograhie au cinéma et mourant ... notre jeune homme doit son existence à un baiser de cinéma... l'histoire est lancée mais les dés sont loin d'être joués, il se repasse des films et des films cherchant du regard et d'une oreille une ressemblance physique, une intonation faisant écho au son de sa voix,... sur son chemin, une femme passionnée l'accompagne et "se consume comme une mèche"...

Eric Fottorino livre, ici, un roman magnifiquement écrit, donnant vie et sens aux sentiments agités et aux quêtes passionnées ... Le tout sur fond de lumières, de celles qu'on maîtrise pour capter une émotion et la coucher sur papier glacée, un bien bel hommage au fabuleux métier de directeur de la photographie de cinéma. Bonne séance... de lecture ;)

Enparenthese - - 49 ans - 6 février 2011


Hommage « d’encre et de papier » au 7e art . 7 étoiles

Je ne serai pas aussi sévère que Marvic et FranBlan….Le roman m’est apparu d’abord comme le récit émouvant de la recherche éperdue d’une mère, de la quête d’une identité . Il est aussi, je le concède, celui d’une liaison banale, mais Mayliss représente avant tout pour le narrateur tout à la fois « un sortilège, une femme, une amante, une sœur, une mère aussi, une dévoreuse de temps qui avançait dans la lumière posthume inventée par mon père » , donc un indice sur la voie de la recherche .Certes, le personnage est étrange et peut laisser le lecteur sur sa faim, mais ayant appartenu à l’univers de la mode, elle incarne quelque chose du mystère des femmes ordinaires révélées par la magie du photographe de plateau .

Mais j’ai surtout vu dans ce roman un hommage vibrant au cinéma, à ses actrices mythiques, à sa magie rendue possible par ceux que Fottorino appelle « maîtres des ombres et des lumières, qui figurent dans les génériques sous l’appellation de « directeur de la photographie » et dont il dévoile quelques artifices techniques .

Par un jeu de miroirs entre le monde du réel et du cinéma , le roman ouvre sur les fantômes qui hantent l’imaginaire du spectateur et souligne leur pouvoir dans l’imaginaire collectif .

Alma - - - ans - 18 octobre 2009


Je n'ai pas aimé... 3 étoiles

Moi qui aime tant lire, accepte difficilement de ne pas aimer un livre. Il s'agit pour moi d'un paradoxe, d'une contradiction que j'assume mal.
J'essaie alors désespérément de valider ce rejet en consultant d'autres appréciations et cette fois je ne m'en retrouve que plus confuse...
Ce que j'ai surtout trouvé est une très grande admiration de ce que l'auteur sous-entend, le non-dit de cette histoire...
Tant pis pour moi et pour les quelques heures consacrées à ne rien sous-entendre, à ne déceler rien d'autre qu'un ennui désespérant à la lecture de cette histoire d'amour insipide et interminable, cette nomenclature exhaustive d'actrices des années soixante et soixante-dix afin de justifier l'absence d'un père odieusement égoïste et cette brève allusion ambiguë à une pauvre folle incendiaire en réponse à la quête de la mère inconnue.
J'ai aussi été bernée par une quatrième de couverture alléchante ainsi que la publicité qui avait renforcé à grand cri cette description trompeuse lors de l'attribution du Prix Femina..., rien de moins!
Je n'ai pas aimé ce roman... et sur ce site, je ne suis pas la seule!

FranBlan - Montréal, Québec - 82 ans - 27 mai 2009


Roman pour cinéphiles ? 3 étoiles

Un roman décevant pour quelqu'un qui n'y connaît rien au cinéma.
Une quatrième de couverture pourtant alléchante. On attend une sorte de "quête" à la mère, la recherche du secret de sa naissance et à part quelques découvertes à la fin, le héros se perd dans une histoire d'adultère avec cette mystérieuse femme malade (?), fantasque . Une histoire qui nous laisse une sensation de frustration, des questions posées sans réponses , et pour ma part un sentiment d'ennui.

Marvic - Normandie - 66 ans - 7 avril 2009


Amour, quête originelle et cinéma 7 étoiles

Ce roman est le récit de 3 éléments gravitant autour d'un personnage principal:
- son histoire d'amour difficile et tourmentée avec Mayliss,
- l'acceptation de la mort de son père
- la quête, par tous les moyens, de sa mère dont il ne sait absolument rien.

... le tout, sur fond de cinéma, avec notamment de nombreuses citations d'actrices et de films de l'époque de la Nouvelle Vague.

On se laisse facilement emporter par la recherche originelle de Gilles Hector et comme lui, on cherche, on s'interroge, on suppose, on a envie de savoir. Les épisodes avec Mayliss viennent agréablement interrompre cette quête et s'intercaler. L'ambiance cinématographique est omniprésente et jette un voile chaud, intime et rétro sur le récit.

La lecture est donc très agréable et se fait rapidement. On n'est pas non plus déçu par la fin mais il reste au final un récit peut-être un peu superficiel des évènements (on voudrait notamment mieux comprendre le comportement de Mayliss ou l'histoire de sa mère).

http://maylivres.canalblog.com/

Maylany - - 44 ans - 24 mars 2008


Noir et Blanc 8 étoiles

j'ai adoré me replonger dans les vieux films et ses actrices.
L'écriture est fluide et très agréable ; même si l'histoire d'amour est un peu surprenante et invraisemblable, l'envie de connaître la suite prime sur tout cela.

N@d - - 62 ans - 3 février 2008


un peu trop de cinéma justement 5 étoiles

l'auteur a du métier, mais ça ne l'empêche pas d'être agaçant.

Le thème central, l'hommage au cinema est vite phagocyté par les amours du héros un peu niais avec l'insipide Mayliss.

Happy - - 52 ans - 23 novembre 2007