Mort de trouille
de Donald Westlake

critiqué par Tistou, le 19 octobre 2007
( - 68 ans)


La note:  étoiles
En pays latino
Je ne suis pas sûr que le titre soit très joli, ni très adapté. Ce qui est certain par contre, c’est que l’écriture de Donald Westlake reste d’une finesse rafraîchissante et précieuse.
L’histoire est, comme de coutume avec Westlake, d’une dinguerie prometteuse.
Barry, l’américain, et Lola, la sud-américaine débarquée d’un pays fictif, filent le parfait amour ensemble, mais les contingences de la vie sont là. Pour s’aimer, il faut vivre. Pour vivre, il faut des moyens. C’est là que ça coincerait un peu.

« Je n’ai pas d’explications. Peut-être attendait-on trop de la vie, Lola et moi, et elle nous avait donné bien peu ; ou plutôt, elle ne nous avait jamais menés bien loin. Rien n’avait vraiment marché, ni les plans pour se faire du fric, ni les opportunités saisies à bras-le-corps, ni aucune de nos combines pour décrocher le gros lot. »

Et c’est ainsi que s’échafaude une belle arnaque, somme toute assez classique (dans les romans ?) ; l’arnaque à l’assurance-vie qui peut leur rapporter six cent mille dollars. Dans les grandes lignes, Barry et Lola s’imaginent partir tous deux à Guerrera (le pays fictif qu’on situerait bien vers le Vénézuéla, la Guyane) et Barry pourrait bien y rencontrer une mort accidentelle pour revenir aux Etats-Unis sous l’identité d’un frère disparu de Lola, une fois le pactole touché.
Ca parait simple comme ça mais c’est Westlake et il s’en donne à coeur-joie avec un américain officiellement disparu, en réalité en cavale, confié à la famille de Lola, famille qui se dit que … finalement …, eux aussi pourraient être concernés par le pactole, et que, finalement, quel est l’intérêt que Barry reste vivant … !
La fin me parait un peu faible. Plutôt happy-end et très brutale, mais la substance du polar reste délectable.