Le poisson qui chante
de Halldór Laxness

critiqué par Sahkti, le 11 octobre 2007
(Genève - 49 ans)


La note:  étoiles
Evolution islandaise
Alfgrimur est un jeune garçon, abandonné dès ses premiers jours, vivant désormais dans une ferme proche de Reykjavik. Un vieux couple l'élève, comme leur petit-fils. Tout se passe bien, dans un grand respect des traditions, jusqu'au moment où Alfgrimur croise le chemin de la modernité en la personne d'un chanteur très connu sur l'île, Garar Holm. C'est le début d'un bouleversement pour lequel Alfgrimur n'est pas tout à fait prêt.

Ce roman a été rédigé en 1957, sous le titre "Brekkukotsannáll ". Halldor Laxness y aborde une question inhérente à l'Islande: la confrontation entre un mode de vie plus moderne et le poids des traditions bien ancrées dans l'île. A travers le portrait de Alfgrimur, petit-fils de pêcheurs et de paysans, c'est une forme très présente de conservatisme qui est dépeinte et qui se heurte au développement politique, culturel ou social. Comme si deux mondes très différents se faisaient face. Le fait que ce récit se déroule avec un jeune garçon comme protagoniste permet de mieux saisir encore l'absurdité ou la puissance de certains clivages. Laxness pose un regard pertinent sur tout cela.
Au final, chaque partie peut enrichir l'autre à condition de la respecter. Rien de bien neuf sous le soleil, certes, mais Laxness le dépeint avec beaucoup de rigueur, c'est ce que j'aime chez lui, sa vision des autres, parfois si froidement clinique.