La vie sexuelle d'un islamiste à Paris
de Leïla Marouane

critiqué par Happy_kangourou, le 8 octobre 2007
( - 49 ans)


La note:  étoiles
OK pour les enfers contre un peu de paradis sur terre
C'est l'histoire un homme qui commence à voir sa jeunesse loin derrière lui, et n'a vécu que dans la frustration imposée par une famille très respectueuse des consignes des textes religieux.

Il monte donc un plan pour enfin vivre sa vie, profiter de tous les plaisirs qui lui sont encore inconnus. Un "plan", car l'emprise de la famille est telle qu'il ne faut pas avouer son projet de vouloir quitter le cocon. Il monte donc, en cachette, tout un plan pour "s'évader".

Sur un ton très ironique, mais hélas avec un style littéraire un peu léger, limite roman de gare, on suit les tribulations de cet homme en soif d'être lui-même. Un livre néanmoins divertissant.

Un livre qui a le mérite d'inciter par la suite le lecteur à réfléchir sur la question des frustrations imposées par les religions. Et vouloir s'en libérer consiste essentiellement à renier un cocon familial, toxique vu que le besoin ne peut y être concrétisé. Etre soi-même consiste alors à couper le cordon avec le milieu dans lequel on s'est construit. Des sacrifices s'imposeront.
DESCRIPTION DE MOEURS 4 étoiles

Je tiens tout d’abord à dire que, comme déjà signalé dans une précédente critique, si ce livre n’est pas de la haute littérature, l’écriture n’en est pas dans l’ensemble mauvaise. Le style est certes assez "quelconque", mais tout de même valable à plus d’un point de vue et le livre se laisse lire vite et bien.

L’histoire est, quant à elle, originale. Oublions tout de suite le titre, complétement raté et complétement à côté de la plaque ! (Imposé par l’éditeur pour vendre ?...).
Le héros n’est ni un islamiste, ni un obsédé sexuel comme on pourrait le croire !...
Il s’agit plus ici d’une très intéressante critique des mœurs. On se retrouve à partager le quotidien de cette frange de la population d’origine musulmane qui essaie à tout prix de cacher (quand ce n’est pas d’ignorer…) ses origines, pour mieux se « fondre » dans la masse et devenir des « vrais » Français… Le tout bien sûr sans tenir compte du « poids » de la tradition.

Je ne reviendrai pas encore une fois sur toute l’histoire, déjà amplement décrite dans les critiques précédentes, disons que les personnages sont très, sans doute trop typés…
On retrouvera ainsi, le bon» musulman, le «mauvais» musulman en rupture, le converti de «fraiche date» encore plus radical que les musulmans d’origine, la vieille femme pieuse qui a sacrifié toute sa vie à ses enfants etc. etc…
On y croit pas trop (ainsi le héros du livre, banquier de haute volée mais toujours puceau à 40 ans?...), mais on se laisse entraîner dans l’histoire et la description des mœurs…

Le livre est intéressant et très drôle jusqu’au deux tiers… Puis sans trop comprendre ce qui se passe (on ne le comprendra d’ailleurs jamais clairement, même à la fin du livre…)… toute l’histoire tourne au… Franchement je ne sais quoi ?… Vaudeville ? Grotesque ? Inutile ? Futile ? Le héros ne sait plus ce qu’il dit, ni ce qu’il fait… Toute l’histoire devient totalement confuse, complétement invraisemblable…
Devient-il fou ? A-t-il tout rêvé ? L’histoire part rapidement en «sucette» et franchement, on n'y croit plus une seule seconde!

Je dois honnêtement reconnaître que cette fin, trop bâclée, complétement ratée et inutile, m’a non seulement gâché toute la lecture des pages précédentes (que j’avais trouvé potables jusque-là!...), mais en plus m’a laissé sur une telle mauvaise impression de perte de temps que je ne recommande à personne la lecture de ce livre !...

Septularisen - - - ans - 17 décembre 2012


Désopilant, mais pas trop 6 étoiles

Après avoir habilement effacé son origine algérienne, et trompé la vigilance d’un agent immobilier du 6e arrondissement, Basile/Mohamed, 40 ans, riche banquier et puceau, s’installe dans le luxe rue St placide.

L’humour, presque anglais, vient de ses multiples scènes de chasse sexuelle et du harcèlement quotidien de sa mère qui habite St Ouen. La Tradition est inflexible : le fils ne quitte la mère que pour se marier et le cadet ne saurait le faire avant l’ainé.

Dans ce contexte religieux, le comique va assez loin, mais l’audace, l’irrévérence et la liberté de ton s’effacent à 5 pages de la fin, quand l’appart “Conran shop“ est intégralement vidé, repeint du vert qui enduit les mosquées et couvert de tapis.

Mohamed a fait ses ablutions, sa barbe est soigneusement taillée, il arbore sa toute nouvelle tenue immaculée et s’apprête à recevoir les pèlerins.

Ciceron - Toulouse - 76 ans - 21 novembre 2008