Karoo boy
de Troy Blacklaws

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 23 septembre 2007
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
Grandir durant l’Apartheid
La mort vient diviser une famille de l’Afrique du Sud au début de ce roman. Un père tue accidentellement un de ses fils lors d’un match de cricket et s’enfuit pour ne plus être hanté par sa faute. Le fils jumeau restant doit encaisser la douleur de l’absence en plus de s’acclimater à son nouvel environnement, le Karoo – région désertique, loin des côtes dorées où il faisait du surf.

Roman initiatique illuminé de soleil et aux arômes de sel de mer, « Karoo boy » hypnotise grâce au ton de son narrateur adolescent – simple mais fort imagé. Le récit en soi tombe parfois dans la facilité : une idylle adolescente tout droit tirée du film « Le lagon bleu » et les inévitables tensions raciales de l’époque. Mais, la façon dont l’auteur aborde l’apprentissage de cette vie marquée par la rudesse, avec une désinvolture poétique même lorsqu’il est question de cruauté envers les animaux, est tout à fait déstabilisante et envoûtante à la fois.

Le texte aéré est agrémenté de mots en Afrikaans (lexique inclus) qui rajoutent de l’authenticité à une histoire déjà débordante de symboles et d’atmosphères vivides. Une douce escapade, nostalgique sans être caramélisée, violente sans être agressant.

(Finaliste Fémina étranger)