La billebaude
de Henri Vincenot

critiqué par Heyrike, le 16 septembre 2007
(Eure - 56 ans)


La note:  étoiles
Une enfance heureuse
L'auteur nous entraîne à sa suite à la rencontre d'un pays et de personnages qui ont contribué, durant les premières années de son existence, à forger sa personnalité. Il y a son grand-père dit le Tremblot, personnage emblématique, qui l'initia à la faune et la flore durant des parties de chasse mémorables. Sans oublier le pays "montagneux" de la bourgogne où se niche une petite communauté fière de ses origines celtiques.

C'est dans une langue vivante et constellée du patois bourguignon, que l'auteur conte son enfance. Une enfance heureuse au sein d'une famille dont chaque membre apporte tendresse et joie de vivre au jeune Vincenot. Il décrit avec délectation les odeurs des mets, les grandes réunions autour d'une table toujours bien garnie où viennent parfois s'installer des gens de passage. Les couleurs et les parfums de la nature sont magnifiquement rendus à travers une prose exaltée et passionnée.

A plusieurs reprise, l'auteur vilipende tous ces goujats venus des grandes villes en affichant un regard méprisant pour les gens des campagnes – et qui plus est ne daigne même pas parler la même langue qu'eux. Il s'insurge contre un certain mode de vie progressiste qui déstructure la cellule familiale sans tenir compte des aspirations des individus. Contre l'oligarchie qui ressasse tout le temps les mêmes messages de bonheur conditionnés, aseptisés pour mieux pouvoir revendre ses objets de pacotilles. Le discours de l'auteur peut paraître un peu rétrograde, mais souvent je trouve qu'il fait preuve de sagesse. Il reconnaît que lui-même n'a jamais manqué de rien et qu'il fut très heureux ; il a eu tout ce qu'il pouvait souhaiter, attention bienveillante et affection sincère.

"Les gens intelligents s'adaptent à la nature, les imbéciles cherchent à adapter la nature à eux, c'est pourquoi ce qu'on appelle le progrès est l'œuvre des imbéciles" Bernard Shaw
Une véritable révélation pour moi. 9 étoiles

J'ai redécouvert Henri Vincenot à l'occasion de la sortie des émissions d'Apostrophes en DVD et particulièrement en regardant celle du 19 mai 1978 où Henri Vincenot partageait la vedette avec Jean d'Ormesson, Michel Déon et Marcel Jullian.
Dans mes souvenirs, Vincenot était un auteur du terroir, aux superbes gilets, quasiment réservé à des lecteurs loin de mon univers.
Pourtant, après avoir vu l'émission d'"Apostrophes", je me suis rué chez mon libraire pour acheter "La Billebaude", que j'ai dévoré en 3 nuits de lecture.
Je suis pourtant très loin de ce genre littéraire, celui de la chasse, de l'enfance dans les provinces profondes et du patois local.
Mais, lorsque je lisais cet ouvrage, j'entendais la voix rocailleuse de Vincenot, et j'ai apprécié ce retour aux sources, à la famille, aux choses simples, aux "vieux" qui étaient pris en charge par les plus jeunes, à ces moments de communion avec la nature, et à ces merveilleux passages qui font de ce livre un véritable chef d’œuvre (l'enterrement où l'appel des chiens à la chasse au chevreuil va bouleverser les participants; ou encore les qualités qu'une femme doit avoir pour un bourguignon -savoir faire un feu-).
Cet ouvrage fut pour moi, une véritable révélation.
Je vais donc me précipiter vers les autres ouvrages de Vincenot, auteur qui mérite d'être placé au delà d'un simple écrivain du terroir.

Hervé28 - Chartres - 54 ans - 18 février 2014


la billebaude 10 étoiles

Une oeuvre pleine d'odeur et de saveur. un hymne à la Bourgogne et un retour certain à des valeurs premières que sont la famille, la nature, l'éducation...

Lyric - - 62 ans - 29 décembre 2011


Au hasard des mots 8 étoiles

" Best seller" de Vincenot, aurait-il aimé ce mot ?
Le billebaude est comme tout livre de Vincenot agréable à lire, mais un je ne sais quoi de moins authentique s'y révèle. Comme un adoucissement des propos de l'auteur, qui restera aux yeux de certains assez rétrograde.
L'essentiel est là, la bourgogne, les gens du cru, toujours authentiques eux.
Henri Vincenot est toujours une bulle d'oxygène, comme un vent du fond de la combe qui revigore et bonifie l'esprit.
Merci M. Vincenot.

Hexagone - - 53 ans - 4 juin 2008