Les Royaumes de Borée
de Jean Raspail

critiqué par CC.RIDER, le 16 septembre 2007
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Roman du bout du monde
« Imaginez une frontière aux confins septentrionaux de l’Europe. Elle court au nord et à l’est sur quelque quatre cent soixante dix lieues, traverse d’interminables forêts, des plaines spongieuses semées de lacs couleur de plomb. Elle enjambe des marécages et des rivières torrentueuses roulant vers des destinations incertaines. Au-delà s’étend la Borée, une contrée dont on ne sait rien sinon qu’elle est le royaume d’un petit homme couleur d’écorce qui manie l’arc et le javelot mais que nul n’a approché. Qui est-il ? Quel est son nom ? Quelle est sa destinée sur cette terre ?
Au fil de cette histoire, il aura fallu, du XVIIéme à nos jours, plus de trois siècles d’aventures, de batailles, d’assauts, de poursuites et de rêves pour atteindre les mystérieuses réponses à ces questions qui ne l’étaient pas moins. »
Un livre étrange en forme de parabole, d’une très grande poésie. Dans un contexte historique parfaitement défini, tout ou presque est le fruit de l’imagination débordante de Raspail qui nous entraîne à sa suite dans une aventure pleine de symbolisme. Au fil des siècles, l’homme fait disparaître les taches blanches, les zones inconnues de la carte du monde à mesure qu’il s’empare des dernières zones sauvages de la planète, qu’il pille les dernières richesses, rase les dernières forêt et sacrifie sur l’autel de progrès technique les dernières peuplades primitives.
Une fois de plus, l’écrivain des causes perdues, des royaumes improbables et des bouts du monde étranges et mystérieux (Terre de Feu, Patagonie et maintenant Grand Nord) nous gratifie d’un ouvrage magistral qui ne peut laisser personne indifférent. Avec lui, on s’évade bien sûr, on rêve, mais surtout, le bouquin refermé, on pense, on réfléchit.