Croquis urbains d'un Francorien
de Glen Charles Landry

critiqué par Sahkti, le 14 septembre 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Macadam urbain
Originaire de Saint-François-de-Madawaska au Nouveau-Brunswick, Glen Charles Landry a étudié à l'École nationale de théâtre du Canada et a obtenu un diplôme en scénographie en 1998. Scénariste de diverses pièces de théâtre, il a reçu quatre fois le Masque de la meilleure production franco-canadienne. Il habite aujourd'hui à Toronto.

La poésie urbaine de Glen Charles Landry peut dérouter. Par sa force, sa violence. Par son langage aussi, mélange de chiac acadien et de joual québécois.
Landry nous promène à Toronto; il explore la cité, il en brosse des tableaux forts axés sur des éléments du quotidien. Comme le tram 504 par exemple et la rue King. Une rue importante de Toronto, avec son flots de passants, ses immeubles, sa vie.
Une rue dans laquelle se retrouve le Francorien du titre, un poète qui a quitté un village, Saint-François-de-Madawaska, pour arpenter la ville. La grande ville.
Alors il se promène, cherche ses mots, sa respiration, ses émotions. le choc paraît brutal, frontal. Il se sent seul; cette solitude lui fait mal, il a besoin de le créer. En même temps, cette coupure avec ses habitudes, son univers, lui permet d'un créer un nouveau, d'explorer un nouveau monde peut-être riche de promesses.
Beaucoup d'amertume et de désillusion dans ces lignes poétiques de Landry, qui fleurent bon, aussi, la quête identitaire.


"Je suis le Francorien du streetcar 504
J’ai de la misère à respirer
Dans cette mer d’étrangers
Qui m’ont encerclé
Y a pus d’air"
(page 66)

"Le soleil se couche lentement au bout de la King
En flammes dans un slow motion infini
Tout autour de moi est en flammes
Les immeubles, les voitures, la rue au complet
Le monde entier est en train de fondre
Pour se faire u nouveau visage"
(page 72)