La forteresse des illusions
de Patrice Le Bail, Bruno Le Bail

critiqué par Gaelloick, le 18 août 2007
( - 63 ans)


La note:  étoiles
Une anthologie humaine du cinéma
La vie est une suite de rencontres. Patrice et Bruno Le Bail, deux frères, le savent, qui ont associé leur talent et leur envie pour donner forme à un livre original né d’une rencontre.

Psychologue thérarpeute à Gireugne, Patrice Le Bail a rencontré en 2001 un vieux monsieur, Marcel Tritter. Ils ont parlé. Patrice Le Bail a écouté le vieux monsieur raconter sa vie, sa passion : Il avait oeuvré dans le cinéma à la suite d’une série de hasards et a ainsi collaboré comme technicien aux chefs-d’oeuvre du cinéma français, en noir et blanc puis en couleur, d’abord entre les deux guerres puis après le second conflit mondial.

L’ouvrage est ainsi en deux plans successifs. D’une part les mémoires pittoresques de « Micheton », surnom de ce technicien venu achever sa vie dans le centre de Gireugne et disparu voici quatre ans, d’autre part une série de portraits d’acteurs majeurs, certains demeurés célèbres d’autres ayant quitté la scène depuis si longtemps qu’ils sont parmi les oubliés du panthéon du ciné.

Bruno Le Bail est artiste. Il a contribué à la réalisation de l’ouvrage en produisant des portraits des protagonistes : Micheton d’abord mais aussi des artistes dont il est question dans chacune des fiches pédagogiques. On découvre ainsi que des films qui sont dans de très nombreuses mémoires n’ont pas nécessairement laissé le souvenir de la présence active de tel ou tel acteur.

On notera que les portraits mentionnés en très grand nombre, s’intéressent aux stars qui occupaient les écrans et les scènes au temps de l’activité professionnelle de Micheton.

« J’ai voulu rendre hommage à cet homme » dit l’auteur. Un auteur qui s’efface avec une belle sobriété derrière ce technicien du cinéma mais produit un bel ouvrage de culture et d’humanité.

« La Forteresse des illusions » de Patrice et Bruno Le Bail ; Éditions Osmondes ; 307 pages ; 20 €.

Interview de La Nouvelle République du mercredi 04/07/2007