Le Lien Conjugal
de Jim Thompson

critiqué par Grass, le 8 août 2007
(montréal - 47 ans)


La note: étoiles
Un petite pause, mon Jim?
Moi qui avais lu quelque part que l’œuvre entière de Thompson valait la peine qu’on s’y arrête, c’est avec un certain regret que je dois confirmer le contraire avec cette lecture. Pas que « Le Lien Conjugal » soit réellement mauvais, il est au contraire assez intéressant, mais c’est très loin d’accotter la noirceur des autres Thompson que j’aie pu lire jusqu’à maintenant.

L’histoire nous présente Carter « Doc » McCoy, un criminel sorti de prison qui commet un vol de banque soigneusement préparé avec l’aide d’un subordonné nommé Rudy ? qui sera éliminé deux fois plutôt qu’une ? et de sa compagne de cœur, la très impertinente Carol McCoy.

L’idée en soi est très agréable. Un couple commet un vol de banque, et à mesure que progresse leur fuite prennent place bien sûr les nombreuses embûches, mais surtout les problèmes de couple. Doc et Carol s’aiment et sont prêts à vouer leur vie l’un à l’autre, mais ne peuvent s’empêcher de penser que l’un peut buter l’autre quand il le voudra pour partir avec sa part. Un heureux mélange de méfiance et d’amour inconditionnel empiré par les gaffes et le refus de collaborer de Carol. Méchante folle.

Un roman de Thompson étant ce qu’il est ? bon ou mauvais ?, ça se met à aller très mal et ça descend bas, malgré l’amour et les promesses d’un jour meilleur. En somme, le roman se lit plutôt bien tout en concédant quelques faiblesse ici et là, jusqu’au dernier chapitre, que Thompson a bien dû écrire en buvant du gros gin, tout en se disant que s’il avait eu de l’argent, il aurait bien acheté du scotch aussi. Doc et Carol sont finalement passés au Mexique et se retrouvent dans une espèce de villa de luxe pour immigrants illégaux gérée par un tortionnaire, où les habitants disparaissent régulièrement, comme ça, et bizarrement, semblerait que soient toujours des accidents.

Difficile de m’y abaisser, mais j’ai vraiment trouvé que c’était n’importe quoi. Quiconque pense le contraire est vivement invité à m’expliquer tout ça.

Une bonne idée serait peut-être de voir « The Getaway », le film qu’en a tiré Sam Peckinpah, avec Steve Mcqueen et Ali Mcgraw. Ça semble quand même être un bon film. Mais bon, paraîtrait que Thompson aurait poursuivi la maison de production pour non respect d’une œuvre littéraire.

Ceci étant dit, faut pas perdre foi en Thompson. Peut-être juste faire une meilleure sélection.