Le carcajou
de Bernard Clavel

critiqué par PA57, le 26 juillet 2007
( - 41 ans)


La note:  étoiles
Clavel ne deçoit pas
Bernard Clavel, grand auteur, signe ici un très court roman, mais qui laisse à réfléchir.
Quatre indiens du Grand Nord, à notre époque, partent dans la taïga pour une trappe. Ils ne sont plus très jeunes, car les jeunes préfèrent vivre dans les maisons bien au chaud, alors que la trappe est difficile, et que les nuits se passent dans les mêmes abris que les ancêtres possédaient déjà. Espérant attraper différents animaux, ils vont vite déchanter, car l'homme moderne est passé par là...
Un roman bref, qui touche un sujet très actuel, le développement durable.
Récit du grand Nord 10 étoiles

Ce roman se veut une description très détaillée du grand Nord et de la taïga sauvage. Des indiens vont vivre une aventure périlleuse au risque de leur vie avec leurs trois chiens, parcourant des milliers de kilomètres pour chasser, trapper et pêcher. Cette aventure tournera en cauchemar lorsque ils croisent un carcajou, un animal dangereux et obstiné, qui est affamé. Au croisant de cette aventure, ils y trouvent des villes fantômes, abandonnées par l'homme blanc, qui a tout détruit, faisant des barrages hydro-électriques, détruisant la forêt, et creusant le sol à la recherche de l'or. Un parfait mélange entre William Shakespeare et Mark Twain.

Windigo - Amos - 41 ans - 13 décembre 2012


Magnifique 10 étoiles

Dans le grand nord canadien, deux couples de vieux Indiens Cris tentent de survivre tant bien que mal en chassant et piégeant selon les méthodes traditionnelles. Leur motoneige tombe en panne. Mooz, l'un des deux hommes, tousse et crache le sang. Et pour ne rien arranger, leurs pièges sont systématiquement visités et leurs proies dévorées ce qui les met en grande difficulté. Qui peut leur jouer un aussi vilain tour, sinon le carcajou, cet animal sauvage qu'on appelle aussi « glouton » tant son appétit est vorace ? Les Indiens le redoutent autant que le diable. Dernier homme valide, Waboos se lance avec son chien à la poursuite du néfaste animal. Il doit absolument le tuer. La vie de son petit groupe en dépend.
Un magnifique roman qui nous fait partager la vie traditionnelle des Indiens du Grand Nord. En fait, des tous derniers survivants car ils ne sont plus nombreux à vivre en plein hiver dans un wigwam et à essayer de vivre des produits d'une taïga qui se montre de plus en plus inhospitalière. Grands espaces, liberté et dépaysement garantis. Grandeur de la lutte de l'homme contre une nature hostile. On ne peut s'empêcher d'établir une sorte de parallèle d'inspiration avec « Le vieil homme et la mer » d'Hemingway. Même ode à la nature, à la liberté, au dépassement de soi, même quête désespérée et même nostalgie d'un monde qui est condamné à disparaître. Un style vif et prenant. Un roman bref, simple et admirable. Du grand Clavel.

CC.RIDER - - 66 ans - 17 mai 2012