Intox, tome 2 : Opération Pablo
de Gilles Chaillet (Scénario), Chantal Defachelle (Scénario), Olivier Mangin (Dessin), Bruno Pradelle (Dessin)

critiqué par Shelton, le 25 juillet 2007
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Quelle aventure !!!
Nous ne reprendrons pas, ici, tous les éléments déjà donnés lors de la présentation du premier album. Ne comptez pas sur moi non plus pour vous raconter la suite de l’histoire d’album en album comme pour vous éviter de les lire…
Le second volet de la série Intox va permettre de montrer au lecteur certains aspects des choses qu’il n’avait pas encore vu venir. Oui, il y a bien quelqu’un qui tire les ficelles de l’aventure. Oui Pablo semble une marionnette, Léa un faire valoir idéal…
On découvre, aussi, que certains personnages qui semblaient insignifiants peuvent devenir sympathiques, attachants, voir touchants… Mais vous saurez bien découvrir lesquels et dans quelles conditions ils se révèlent…
Pour la partie intox, alors là les choses s’aggravent considérablement. On pouvait penser, à un moment que seul l’argent était à l’origine du processus, mais le mal est beaucoup plus profond que cela et la Mafia, elle-même, est de la partie !
Pablo est arrivé en France, se retrouve au cœur d’une série télévisée, une sorte de grande émission télé réalité qui se voudrait un moteur pour sortir les jeunes de la spirale inactivité violence marginalisation… Mais les choses ne sont pas, en France, comme au Guatemala et il en fait quelque peu les frais…
Pablo et Léa sont deux personnages qui se retrouvent au cœur de la série et qui ont un point commun. Ils ont vécu, chacun dans leur passé, un moment tragique qui revient à leur mémoire, parfois de façon violente, y compris, surtout, quand ils se rencontrent. Pourtant, ils ne se connaissaient pas. C’est incompréhensible et, pourtant, on comprend bien que ce doit être une clef, non de la manœuvre d’intoxication, mais de leurs vies personnelles…
La narration graphique évolue car, d’une part, Gilles Chaillet et Olivier Mangin apprennent à mieux se connaître et, d’autre part, le dessinateur ose plus s’engager dans le mouvement, les plans atypiques, les regards brûlants… Dès la première planche on comprend que la maturité approche…
L’illustration de cette évolution se situe entre les pages 23 et 36, où l’on va avoir à la suite cauchemars, poursuite en voiture, attaque par un chien… Bref, le grand jeu, du rythme et de la densité, et un grand plaisir pour le lecteur !
On ne peut qu’être satisfait de l’évolution de la série même, surtout, si le lecteur, lui, reste dans le noir total et l’angoisse : que va devenir Léa ? Pablo sauvera-t-il la jeunesse du pays ? Ou, sera-t-il utilisé à des fins dangereuses pour ces jeunes, pour la nation, pour le monde ???