Callisto
de Torsten Krol

critiqué par Bidoulet, le 25 juillet 2007
( - 56 ans)


La note:  étoiles
L'imbécile heureux ou l'Amérique hystérique
Odell Deefus est un imbécile heureux, un inoffensif crétin, un idiot du village à la mode de chez l'Oncle Sam, une sorte d'ingénu bête à manger du foin tels que seuls les Simpsons avaient été jusqu'ici assez honnêtes pour avouer qu'aux States aussi, ils ont ce genre d'individus. Le benêt n'en n'est pas moins attachant tant son innocence semble coller dans l'Amérique superficielle, droite dans ses santiags et paranoïaque de Georges W. Bush. C'est avec ses propres mots, empreints de naïveté et de sincérité, qu'Odell va nous conter comment il est devenu l'ennemi numéro un d'une Amérique hystérique où la bêtise est en compétition permanente avec l'obnubilation sécuritaire.
Notre simplet souhaite s'engager dans l'armée pour combattre "l'islamite" en Irak. Sur le chemin du bureau de recrutement, sa vieille Monte Carlo tombe en panne dans un coin isolé du Kansas. Il est hébergé par un énergumène, officiellement jardinier (il tond les pelouses des habitants de Callisto, Kansas), officieusement trafiquant de drogue et prétendument converti à l'islam.
Gaffeur impénitent, Odell tape un peu trop fort sur la tête de son hôte un soir qu'il soupçonne celui-ci de vouloir le tuer. Dean Lowry devient un premier cadavre très encombrant, bientôt accompagné d'un second, qui s'accroche aux basques d'Odell comme un vieux chewing-gum aux semelles d'une Nike. La police et le FBI s'inquiètent naturellement du sort des deux disparus et Odell devient un suspect d'autant plus plausible qu'il multiplie les bourdes et se met lui-même dans des situations plus désopilantes les unes que les autres. Une histoire de fosse, où est censé reposer le corps de Dean, qu'on creuse et qu'on rebouche autant de fois qu'Odell cherche à cacher le cadavre des inquisitions policières, devient un gimmick rocambolesque du roman.
La maladresse et la sottise de cet Américain très moyen sont d'une drôlerie vraiment jubilatoire. Mais l'essentiel de ce savoureux roman reste que sa mécanique infernale souligne avant tout la hantise obsessionnelle dans laquelle est plongée une Amérique en mal de repères depuis le 11 septembre 2001. On finit par se demander qui du malheureux héros ou de cette Amérique paranoïaque est le plus idiot de deux.
Un imbécile fait trembler l'Amérique 8 étoiles

Un livre drôle avec un personnage attachant confronté à une série de hasards malheureux. Les États-Unis sont tournés en ridicule dans cette satire mais l'on ne peut s'empêcher de penser que dans l'Amérique de l'après 11 septembre, il est possible que la réalité ait dépassé la fiction.

Arnaud - Andenne - 44 ans - 29 janvier 2010


Un malheureux forest gump 10 étoiles

Etre au mauvais endroit au mauvais moment, voilà qui simplifie le résumé du livre. Le personnage principal est un attachant Forest Gump.
L'histoire est une succession de situations cocasses comme on n'aimerait pas en vivre!!!
En plus d'être drôle, ce livre dénonce oui la paranoia de l'amérique depuis le 11 septembre mais aussi les conditions des prisonniers de guerre et à fortiori de ceux soupçonnés d'être des terroristes.
La relation père/fils est le fil déclencheur de cette rocambolesque aventure.
A lire absolument

Tallula31 - toulouse - 52 ans - 11 novembre 2009