Péchés mortels
de Donna Leon

critiqué par Sahkti, le 24 juillet 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
La puissance de l'Eglise
Le vice-questeur Patta est en vacances, Brunetti le remplace, il fait calme à Venise, jusqu'à ce que Suor Immacolata, la soeur-infirmière s'occupant de la maman du commissaire, redevenue Maria Testa au civil, ne vienne lui faire part de ses soupçons, à propos d'héritages détournés au profit de l'Eglise, par le biais de maisons de repos dirigées par l'Ordre de la Sainte-Croix. Hésitant au départ, Brunetti ne tarde pas à réaliser que la personne lui dit vrai, sans se douter qu'il met alors le doigt dans l'engrenage du pouvoir tout-puissant: le Vatican, l'Eglise et l'Opera Pia...

L'intrigue est intéressante, pleine de suspense, le rythme est soutenu mais voilà, je suis parfois partagée quand je lis Donna Leon et les éléments extérieurs qu'elle fait intervenir dans ses enquêtes. Il y a la Mafia, il y a le corruption des politiciens, il y a cette fois le Vatican et l'Opera Pia. Comment dire... même si je sais que tout cela est une réalité inhérente à l'Italie, à force de voir de tels éléments utilisés ci et là en littérature et au cinéma, cela finit par ressembler furieusement à des clichés et ça perd quelque peu de sa force. Le fait que Donna Leon les utilise comme points de départ (et de fin) de quelques-uns de ses polars apportent à ceux-ci une touche de banalité que je regrette. Heureusement, le style de l'auteur est toujours aussi bon et son écriture agréable à lire, mais je déplore malgré tout ce que je considère parfois comme des facilités. Parce que la mafia, le Vatican, les politiciens pourris, ça existe depuis si longtemps en Italie, ça semble tellement immuable que ça ne peut qu'amener des fins fermées, des enquêtes jamais résolues, des morts et des silences. Et même si je préfère les fins sombres aux happy ends, je trouve qu'ici, ça manque de surprise et d'originalité. Dommage, mais bon, j'ai tout de même pris beaucoup de plaisir à lire cette enquête du commissaire Brunetti!