L'ancre des rêves
de Gaëlle Nohant

critiqué par Cuné, le 21 juillet 2007
( - 57 ans)


La note:  étoiles
de l'impalpable et des cauchemars...
« Guinoux, plus vexé qu’il ne voulait l’admettre, se replongea dans sa lecture.
Mais il n’arrivait plus à fixer son attention sur les cases. Quelque chose prenait tout l’espace, s’intercalait entre le livre et sa rétine, quelque chose d’indéfinissable, qui n’était pas réellement des images, pas même des mots. Plutôt la trace imperceptible d’un message éclair qui avait traversé l’espace, laissant derrière lui le bruit étouffé d’une cavalcade, une ombre dansant sur les dessins nets et rigoureux d’Hergé, l’écho atténué – et d’autant plus effrayant – d’un long hennissement. »

Nonobstant la cavalcade et le hennissement, ce passage s’applique à la perfection à ce qui nous saisit en nous immergeant dans ce roman : une peur indéfinissable, un malaise qu’on réprime derrière le coin de l’œil, on veut savoir, avancer, comprendre, et en même temps on est tellement dans l’ambiance, tellement offerts à l’imagination de l’auteure qu’on s’attarde malgré soi dans cette atmosphère inquiétante et juste à la lisière du fantastique qui nous détache du réel.
Nous sommes en Bretagne, en 1985, dans une famille unie, où les quatre enfants ont une particularité : leurs nuits sont peuplées de cauchemars récurrents. Chacun a le sien, au sujet duquel on ne communique pas. Pas plus qu’on n’évoque ouvertement l’interdiction formelle de s’approcher de la mer. Jusqu’au jour où Lunaire en a assez : peut-être qu’en se renseignant sur ses personnages nocturnes, il comprendrait un peu mieux ce qui se passe ? Suivons-le sur les chemins du début du siècle…

Cet excellent premier roman de Gaëlle Nohant nous offre ce sentiment impalpable qui nous étreint lorsqu’on a aimé un roman, ces sensations un peu confuses qui font un tout et qu’on ne veut surtout pas voir disséquées.
Quelques heures dans une brèche quelque part dans un monde un peu merveilleux, ah c’était bien.
lu et très apprécié ! 8 étoiles

C'est l'histoire d'une enfance vouée à l'univers cauchemardesque, la peur de l'inconnu comme de l'impalpable. Ce récit labyrinthique est d'une fluidité d'écriture qui nous permet d'être hanté par la beauté de ce texte, dont l'inspiration et l'association "onirisme-enfance" ne peuvent que nous faire penser à l'auteur Angela carter et pourquoi pas aussi, aux contrebandiers de Moonfleet de Falkner !.

Azilha - - 44 ans - 9 avril 2009


Un bon livre ! 9 étoiles

Les prénoms des personnages sont bizarres...
J'ai dû reprendre les trois premières pages à plusieurs reprises car je n'étais pas encore submergée par ce livre et alors...???

La suite c'est :

un vrai régal !

On veut savoir ce que Lunaire va découvrir, on veut comprendre la signification de ces cauchemars, on est pris dans l'histoire et on ne veut plus la quitter.

Il y a des passages enrichissants qu'on ne voit pas chez beaucoup d'auteurs !

Bravo !

MAGGUIL - - 44 ans - 2 avril 2008