Le nouvel ordre écologique
de Luc Ferry

critiqué par Shelton, le 15 juillet 2007
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Grenelle de l'environnement ?
On entend dire que l’on serait en train de préparer le super Grenelle de l’environnement… Cette expression a tendance à me rendre très prudent car, pour beaucoup, les accords de Grenelle sont loin, voir complètement inconnus… Pensez donc, c’était en 1968, et il s’agissait d’accords entre les représentants du gouvernement de Pompidou, des syndicats et du patronat, accords améliorant les conditions sociales de la vie des Français, à commencer par l’augmentation substantielle du salaire minimum… On oublie souvent de préciser que ce Grenelle historique a d’abord été rejeté par la base… Mais, bon, on était en plein dans la crise de 1968…
Alors, que pourrait bien être un Grenelle de l’environnement ? Un grand séminaire entre des représentants du gouvernement, des associations luttant depuis longtemps pour la protection de l’environnement, des entreprises qui sont au cœur de nombreuses sources de pollution… Il y faudrait des représentants des Français, tout simplement, c’est à dire de ceux qui devraient, à un moment, changer d’habitude de vie… Comment les désigner, les choisir, les mettre dans la boucle ?
La question est délicate car dès que l’on parle écologie on perçoit que les mots peuvent prendre un sens très différent selon l’origine politico-sociale des orateurs… Je ne peux que vous conseiller la lecture d’un ouvrage assez ancien d’un dénommé Luc Ferry. A cette époque le philosophe de Caen n’était pas encore ministre… Nous étions en 1992 et dans une très bonne étude analytique, « Le nouvel ordre écologique », il montrait les ambiguïtés d’un mouvement hétéroclite…
Oui, l’écologie était une science mais aussi un mouvement politique qui parfois se retrouvait à gauche, parfois à droite, se battait pour améliorer les conditions de vie tout en prônant le retour à un passé très lointain pas toujours sympathique… Il n’hésitait pas à rappeler que les nazis allemands étaient à l’origine de la protection organisée des animaux, qu’ils préconisaient le retour à la nature, qu’ils voulaient protéger des races… d’hommes aussi !
La lecture de cet ouvrage, qui n’est pas du tout un appel à l’immobilisme, donne un fondement à une réflexion écologique et se termine par une ouverture où démocratie, nation et écologie se retrouvent pour un avenir meilleur…
Je ne sais pas ce que pourra donner un Grenelle de l’environnement, je ne pense pas que les Français, seuls, puissent sauver le monde, mais je suis certain que nous devons lire des ouvrages de cette nature pour ne pas rester dans une écologie politicienne. L’avenir du monde doit se jouer avec intelligence, prudence, sens de l’histoire, humanisme…
Si Luc Ferry ne vous tente pas, je connais aussi des ouvrages d’Allègre, de Pelt, de Dumont qui vont dans le même sens, mais ne laissons pas les politiciens gérer notre avenir seuls !
Le livre de Luc Ferry est un excellent ouvrage accessible à tous et dont la lecture ne nécessite pas de connaissances spécifiques…