Coup pour coup
de F. X. Toole

critiqué par Grass, le 14 juillet 2007
(montréal - 47 ans)


La note:  étoiles
Boxer avec style
Comme tout le reste du monde, F.X. Toole m’était un parfait inconnu jusqu’à ce que Clint Eastwood le porte au devant de la scène avec l’adaptation au cinéma de sa nouvelle « Million Dollar Baby ». Inconnu, Toole l’aura été une grande partie de sa vie. On raconte qu’il s’agirait-là de l’un des nomreux pseudonymes qu’il aurait utilisés. Pourquoi avoir recours aux pseudonymes alors que l’on est entraîneur de boxe et soigneur avec les jeunes? Toole ne pourra jamais l’expliquer, car il s’est éteint l’année dernière, son manuscrit entre les mains, alors qu’il lançait ses dernières paroles : « Essayez de me donner juste un peu plus de temps, Doc, que je finisse mon livre. »

Toole aura écrit deux livres seulement, mais il aura marqué la littérature américaine par l’exactitude qu’il appliqua à un sujet qui fascine un grand nombre d’auteurs, mais que trop peu ont réellement vécu de l’intérieur.

Pas besoin d’aimer la boxe pour lire ce livre. Il s’agit d’aimer les humains, ça sera déjà un bon départ. Même si l’on a affaire à une grande quantité de détails techniques, les personnages sont assez prenants pour nous faire aller de l’avant. Deux histoires différentes sont menées de front durant une grande partie du livre, jusqu’à ce qu’elles se recoupent, inévitablement et au plus grand bonheur du lecteur. Nous évoluons dans le domaine de la boxe amateure pour les moins de dix-huit ans, au Texas, en Californie et au Mexique. Dans les deux cas, un jeune espoir guidé par son grand-père qui lui enseigne tout ce qu’il sait du sport qu’il a pratiqué toute sa vie. Si je vous en dit plus, ça serait malhonnête.

Le deuil hante le livre d’une couverture à l’autre. La mort injuste ou attendue, les vieillards décadents et auto-destructeurs, la jeunesse florissante et prometteuse, Toole nous a laissé en mourant un livre touchant et triste, très triste.

Dommage qu’il n’ait pu se rendre jusqu’à la fin. Le livre a été complété par ses fils et son éditeur et on se demande, quelque part vers la fin, est-ce vraiment ce que l’auteur désirait? Mais bon, on n’y peut rien et c’est pas une raison pour pas le lire.