La princesse de Babylone
de Voltaire

critiqué par Oxymore, le 2 juillet 2007
(Nantes - 52 ans)


La note:  étoiles
Quête amoureuse et critique des sociétés.
Le vieux roi Bélus, roi de Babylone, est le père d'une fille sublime répondant au doux prénom de Formosante et désirée par tous. Ne sachant qui sera digne d'elle, Bélus décide de donner sa fille à celui qui répondra aux critères de l'oracle; à savoir: bander l'arc de Nembrod, tuer le lion le plus terrible et le plus dangereux dans le cirque de Babylone et enfin posséder la chose la plus rare qui fût dans l'univers entier.
Trois rois se présentèrent à Bélus: le grand pharaon d'Egypte, le Scha des Indes et le grand kan des Scythes.
Tous passèrent les tests avec plus ou moins de médiocrité quand un jeune homme, Amazan, se présentant comme jeune berger vint dans le cirque accompagné d'un superbe phénix pour tendre cet arc avec une facilité déconcertante. Après le départ de cet étrange jeune homme, tout l'amour de formosante était déjà voué à cet étrange jeune homme.
Devant les échecs des prestigieux rois présentés et ne se fiant qu'aux oracles, Bélus décide d'envoyer Formosante parcourir le monde et c'est ainsi que va commencer pour elle un fabuleux voyage à la recherche d'Amazan.

Mon avis:
Rives du Gange, Scythie, Chine, contrées bataves, pays d'Albion, France, Italie, Espagne....Voltaire profite de cette épopée pour nous dresser les tableaux sociaux ou moraux des pays traversés et encore une fois dénoncer avec une grande intelligence les injustices qu'il a rencontrées là où il est passé. Ainsi pour critiquer le pape, qu'il nomme Le vieux des sept montagnes (en référence à Rome) et ses conventions, Voltaire fait dire à un archevêque
Citation:
"Mais si vous voulez avoir l'honneur de lui parler, je lui demanderai audience pour vous, moyennant la buenna mancia, que vous aurez la bonté de me donner....Je vous introduirait demain, dit-il; vous ferez trois génuflexions, et vous baiserez les pieds du Vieux des sept montagnes". A ces mots, Amazan fit de si prodigieux éclats de rire qu'il fut près de suffoquer......Il quitta au plus vite cette ville des maîtres du monde, où il fallait baiser un vieillard à l'orteil, comme si sa joue était à son pied, et où l'on n'abordait les jeunes gens qu'avec des cérémonies encore plus bizarres.

Les quiproquos quant à l'amour des deux amants séparés nous entrainent chaque fois plus loin, accompagnés que nous sommes par la sagesse du phénix. un très beau roman, trop méconnu à mon goût et qui aurait mérité un succès plus grand.