Agadir
de Jean Esponde

critiqué par Sahkti, le 27 juin 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Dans les méandres d'Agadir
Prose poétique, voyage en mots, fragments de nouvelles... autant de façons de qualifier ce recueil de Jean Esponde qui rend non seulement hommage à Agadir, ses habitants et ses ruelles, mais aussi au monde qui bouge, à la vie, à tout ce qui l'entoure.
Prenant pour prétextes des observations effectuées dans la cité marocaine, Jean Esponde disserte sur de multiples sujets, aussi sérieux que la vie, la mort, l'amour ou bien soi-même.
Ce n'est pas un roman mais cela pourrait être perçu comme tel, un roman poétique, un assemblage de mots créant une harmonie vive et heureuse, des sonorités nouvelles et un rythme qui colle bien à la peau d'Agadir, ville aux multiples facettes.
J'ai tout particulièrement aimé cela dans ce recueil, le rythme, cette densité insufflée par des mots savamment disposés au creux des lignes, pour nous dire les hommes, la ville, la vie et tout le reste.
J'apprécie également le sens du subtil, du non-dit, tout ce qui est simpelment effleuré, suggéré en quelques lettres, un mot... toute l'histoire d'une ville, d'un pays, d'une société bâtie en quelques mots.


"Autre ville, autres rues, douce lumière des brasseries brunes, serveurs huilés glissent, boiseries imitent, bouches polies disent quelque chose intime, sérieux, cynique, emphatique, complot, toutes les nuances du prisme feutré; sécurité conviviale, tables très étroites, trajectoires se frôlent, s'évitent, observent, rumeur d'eau sur les galets, minutes sans cesse à remonter, dessert, café, cigare, pousse-café, petit spectacle petits manèges avec plein de pensées dedans comme les tribus de champignons armillaires qui poussent sur les souches" (page 12)