Pinocchio, histoire d'un enfant
de Ausonia

critiqué par Bluewitch, le 21 juin 2007
(Charleroi - 45 ans)


La note:  étoiles
Like me or hate me
Oui, vous avez bien lu, le titre est « Pinocchio ». Pinocchio comme ce petit pantin de bois, né des envies paternelles du bon vieux Gepetto, aidé par Gemini Cricket et surveillé par la Fée Bleue.
Sauf que… on reprend tout et on recommence. Dans un monde dirigé par des marionnettes menteuses et perverses, Gepetto, boucher de son état, décide de créer un enfant de chair après avoir découvert sur son étal un morceau de viande parlante. Bien vite, Pinocchio, notre enfant dont le nez s’allonge lorsqu’il dit la vérité, connaît l’humiliation, le chagrin, le viol, la mauvaise foi, les coups, la prison et l’abandon. Son corps se marque, s’affaisse, souffre, alors qu’il mène sa quête emplie d’abnégation envers la vérité, cette vérité que clame l’armée des grillons en affrontement contre toutes ces marionnettes cruelles et manipulatrices.

Une idée originale, oui, de prendre le contrepied d’un conte bien connu. Ausonia crée ici une version à interdire absolument aux jeunes yeux. Un dessin sombre, un dégoût induit, une perversion, un malaise à chaque page. Ici, le malsain est à son comble, tant dans l’image que dans le scénario. Alors aimer ou détester ? Tout dépendra sans doute de l’état d’esprit du lecteur…

Il y a quelque chose de totalement déroutant dans cet album qui empêche toute absence de réaction. Du dégoût pour certains, une fascination pour d’autres… des quelques avis glané par-ci par-là, je n’ai pu tirer aucune demi-mesure.

Et moi ? De la répulsion, de la consternation, avant tout, mais une franchise qui m’empêche de nier l’audace et l’absence de concession de l’auteur… Pas de plaisir, mais une certaine curiosité morbide, pas de fascination, mais un étonnement qui dérange…

Pour les curieux. Surtout.