Slam ! : Poèmes sur le Basket-Ball
de Jan Baetens

critiqué par Sahkti, le 14 juin 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Un panier, un!
Jan Baetens, auteur belge d'origine flamande préférant la langue française au néerlandais pour écrire, s'est fixé quelques contraintes et objectifs à suivre dans son travail d'écriture. Outre le fait d'écrire en français plutôt que dans langue maternelle, il a également décidé de s'imposer des thèmes précis, qui ne sauteraient pas directement aux yeux dans un rapport thème-poésie (le basket en est un bel exemple), l'obligeant ainsi à aller au fond des mots et de la langue pour ne pas se contenter d'effleurer son sujet mais de l'aborder sous de multiples facettes.
A la fin de l'ouvrage, Jan Baetens revient longuement sur son envie/besoin d'écrire en français plutôt qu'en néerlandais. par amour de la langue et de la difficultés des mots, entre autres. Mais aussi par regret et nostalgie de cette époque révolue où la culture et la langue française étaient considérées comme le modèle à suivre, ce qui n'est plus vraiment le cas.

Ma première réaction en lisant le titre de ce volume fut la surprise car, en effet, associer le basket à la poésie (et le sport de manière générale) est assez étonnant et voilà un sport auquel je ne trouvais guère de prétentions poétiques ou littéraires quelconques. Jan Baetens, grâce à divers usages habiles des styles poétiques, me démontre le contraire et se joue subtilement tantôt des contraintes poétiques tantôt des termes sportifs pour créer un amalgame curieux, aux sonorités plaisantes et à la tonalité vive et agréable.
L'exercice n'en est que plus beau car, à partir d'un coup de sifflet, d'un espace-temps de 30 secondes, d'un ballon ou d'une paire de jambes, l'auteur invente de petites histoires, des tranches de poésie plutôt réussies et bien ficelées, certaines n'étant pas dénuées d'humour et d'ironie, un trait de plume qu'on retrouve régulièrement chez Jan Baetens.
Une découverte enrichissante donc!


"L'entraîneur

Si toute équipe a quelque chose
Du chien d'aveugle,
Alors l'entraîneur, fatigué,
De s'être brossé les dents le matin,
Est l'aveugle qu'elle guide -
Dit l'entraîneur, qui est sûr
De ne pas se tromper
d'Aphorisme"
(page 26)