La foudre et le sable
de Jane Urquhart

critiqué par Sahkti, le 11 juin 2007
(Genève - 49 ans)


La note:  étoiles
Un bout d'irlande au Canada
Trois femmes, trois destins qui se succèdent autour d'un fil conducteur (à la manière dont Nancy Huston le fait souvent mais dans un style assez différent).
Tout commence avec Mary, envoûtée un jour par un marin mort, naufragé d'un riche navire ayant échoué près de la petite île irlandaise de Rathlin. Mary que Brian épouse, pour rendre service à son ami prêtre, pour sauver la jeune fille du démon et aussi parce qu'il sait qu'il vivra une expérience inoubliable avec elle.
La famine débarque en Irlande, le couple émigre au Canada avec le petit Liam. La vie de ces nouveaux colons est rude mais une vie meilleure est au rendez-vous. Pour un temps en tout cas. Arrive Eileen qui parle aux oiseaux, en particulier à une corneille qui lui prédit l'avenir. Cette vaste fresque irlando-canadienne se termine avec Esther, la petite-fille de Eileen qui consigne en elle désormais tous les secrets de famille.

C'est une belle fresque romanesque, grandiose dans ses décors et ses états d'âme, parfaitement (mais si prévisiblement) construite autour d'une trame qui se déroule de A à Z. C'est ce qu'on pourrait reprocher au récit, sa trop lisible linéarité qui empêche toute surprise. Mais d'un autre côté, les sentiments déployés par Jane Urquhart sont si forts qu'ils balayent tout le reste et offrent un dépaysement de qualité autour de tous ces Irlandais ayant fui leurs terres pour trouver refuge au Canada lors de la Grande Famine.
Pas le genre que je préfère mais je me suis laissée bercer par le rythme de la mer, le chant des oiseaux et le poids des souvenirs.