Dernières nouvelles des oiseaux
de Erik Orsenna

critiqué par Loutarwen, le 3 juin 2007
(NANTES - 40 ans)


La note:  étoiles
La passion est une armure
L'histoire:
Ce soir-là, le président présidait une remise de prix au lycée de H. Dès le cinquième très bon élève, il bâilla. Tandis que se poursuivait l'éprouvante cérémonie, l'idée arriva dans son cerveau et, s'y trouvant bien sans doute, commença de germer. Une idée simple, une idée scandaleuse. D'accord, il faut récompenser les très bons élèves, mais pour quelle raison ceux que je vois ce soir monter un à un sur la scène sont-ils tellement ennuyeux ? [...] Pourquoi ne pas couronner d'autres enfants, des talents cachés, des passionnés qui explorent sans relâche, qui ne supportent que la liberté, que les devoirs qu'ils se donnent eux-mêmes ?

Mon avis:
Une histoire dans le même esprit que celle de la grammaire est une chanson douce bien que différente puisque cette fois il n'est nullement question de langue française mais de passion et de talent autre que ceux développés à l'école. Erik Orsenna parle ici des enfants qui ne sont pas forcément les meilleurs à l'école, mais qui ont la tête pleine d'idées et de projets. On est à nouveau dans l'univers du conte pour enfant, de l'histoire qui fait rêver.
Un président décide de rassembler sept enfants doués de leurs mains et pleins de passion parce qu'il s'ennuie face aux bons élèves. Ces sept enfants viennent des quatre coins de l'Europe et ne parlent pas la même langue. Ils sont envoyés sur une île quasi déserte où une directrice Mme McLennan - dont j'ai adoré le look! - et un interprète Sir Alex - ancien entraîneur de foot - les encadrent. Ils ont le droit de faire ce que bon leur semble mais comme ils le disent si bien "T'as vu sur mon front? Tu sais lire au moins? Il y a écrit "solitaire""(p.29). Jusqu'au jour où une terrible tempête les isole du reste du monde et les pousse à s'allier pour survivre... Heureusement "la passion est une armure" (p.26)
J'ai beaucoup apprécié ce petit roman, il nous fait rêver, nous emmène dans le monde des enfants, dans un monde de rêves et d'innocence où tous les projets peuvent encore se réaliser... J'ai également apprécié les illustrations de Santiago Morilla qui participent à l'enchantement.
Une histoire que je lirai certainement à mes enfants et que tous les adultes qui ont gardé leurs rêves intacts apprécieront...
La passion est une armure... 9 étoiles

« Dernières nouvelles des oiseaux », un récit fantastique dans lequel Erik Orsenna met en scène un homme qui en a assez de distinguer les bons élèves dans son lycée. Il décide alors de lancer des enquêteurs à travers toute l'Europe pour trouver sept enfants passionnés et libres afin de les récompenser.
Un «Club des Sept » européen, si l’on peut dire, est alors constitué et embarqué sur une île déserte... Un terrible orage éclate, qui les isole totalement de la civilisation… Ils ne devront leur salut qu’à leur génie et à la mise en commun de leurs extraordinaires potentiels.

De la même veine que celle qui a produit les « ouvrages grammairiens » d’Erik Orsenna, ces « Dernières nouvelles des oiseaux » perpétuent la démarche de l’auteur dans l’écriture de contes pour enfants néanmoins destinés aux adultes… Iconoclaste ? Un peu… mais tellement rafraîchissant dans ce monde dominé par la pensée unique.

Quant aux illustrations : superbes.

Lecassin - Saint Médard en Jalles - 68 ans - 10 janvier 2013