Une poupée russe
de Adolfo Bioy Casares

critiqué par Kinbote, le 19 août 2001
(Jumet - 65 ans)


La note:  étoiles
L'emboîtement des genres
Neuf nouvelles d’un des plus grands auteurs de la littérature sud-américaine, qui fut l'ami de Borgès, et une référence pour Julio Cortazar.
Dans « Une poupée russe », le narrateur qui souffre de douleurs à la colonne vertébrale se rend aux thermes d'Aix les Bains où il y rencontre une connaissance, Maceira.
Celui-ci lui raconte comment, par quel ricochet amoureux, il est devenu propriétaire de l’hôtel où notre narrateur loge. « Caton » raconte comment un acteur, en période de dictature, interprétant un rôle de rebelle sur une scène peut être instrumentalisé par l’opposition mais comment aussi, après le renversement du pouvoir, rejouant le même pièce, il peut cette fois servir les intérêts du précédent gouvernement autoritaire. « Sous l’eau » montre les limites de l’amour. Un narrateur là aussi (Bioy Casares privilégie la narration à la première personne) n'acceptera pas de subir des transformations radicales afin de suivre son aimée sous l’eau où elle a choisi de vivre.
Le texte le plus surprenant est aussi un des plus courts. « Margarita ou les pouvoirs de la pharmacopée » narre l’histoire d'un chimiste réputé qui va inventer un fortifiant pour sa petite fille malingre et les conséquences néfastes qu’il produira sur la parentèle de la gamine.

Bioy Casares flirte avec la fantastique, pratiquant un mélange des genres qui surprend et charme son lecteur.