Cycle d'Ender (Le), tome 4: Les enfants de l'esprit
de Orson Scott Card

critiqué par Belial, le 22 mai 2007
(Anvers - 45 ans)


La note:  étoiles
Le bout du tunnel
Orson Scott Card, auteur polémique s’il en est dans le milieu de la SF américaine, est dans le circuit depuis la fin des années 1970. Ses œuvres sont des remises en question permanentes de l’ordre établi où la définition de la morale et les problématiques religieuses tiennent une place de choix. Récompensé à plusieurs reprises par les prix les plus prestigieux, il est considéré – à tort ou à raison – comme l’un des écrivains de science-fiction les plus importants de notre époque. Son cycle d’Ender constitue son œuvre la plus populaire et qui l’a fait accéder à la célébrité.
Les Enfants de l’Esprit est le quatrième et dernier tome du cycle d’Ender, ou plutôt le troisième tome d’une trilogie débutée par la Voix des Morts puisque le tout premier tome était finalement assez déconnecté des suivants. Le Congrès Stellaire a déconnecté les ansibles permettant aux planètes de communiquer et à Jane d’exister. Il s’apprête à détruire purement et simplement Lusitania afin de faire disparaître la descolada, le virus transformant les espèces et assurant la survie des Pequeninos. Ender et sa bande vont braver l’impossible pour empêcher ce deuxième xénocide de se produire.
Quelques réflexions intéressantes sur le choc des cultures et des civilisations, saupoudrées dans un naufrage littéraire. Je grossis le trait volontairement, mais Card s’est réellement embourbé dans ce récit qui finit par traîner en longueur. A force de se concentrer sur le message humaniste qu’il cherche à faire passer, les qualités romanesques du cycle finissent par se faire rares et on en vient à souhaiter qu’il se soit contenté d’écrire un essai. Toutefois, la lecture en est plus agréable que pour le tome précédent, l’auteur portant visiblement plus d’attention à ses personnages.
Pour éviter de détruire quand on ne comprend pas 8 étoiles

Cette suite autonome d’une vaste fresque intergalactique mêle des réflexions sur le rejet des autres par incompréhension, les difficultés à communiquer que ce soit avec son prochain ou un extraterrestre. Les tentatives culturelles humaines de maîtrise de soi sont montrées de plusieurs façons, de même que nos échecs en ce domaine car nous sommes des êtres imparfaits qui creusons, parfois consciemment et par orgueil notre propre malheur.

Sont aussi décrites les relations d’interdépendance et de pouvoir qui conduisent aux factions politiques et à la prise de décision. Les sentiments et les histoires d’amour font partie aussi des ingrédients qui en font un moment savoureux.

Ce livre à plusieurs niveaux de lecture nous fait réfléchir tout en étant bien écrit, avec de l’action et du suspense.

IF-0712-3922

Isad - - - ans - 30 juillet 2012