La dernière prophétie
de James Patterson

critiqué par Gabri, le 13 mai 2007
( - 37 ans)


La note:  étoiles
Le secret excite l'imagination...
Ce roman s’inspire des miracles de Fatima, où en 1917, la Vierge Marie serait apparue pour dévoiler ses secrets à trois petits bergers portugais. Lors de sa première apparition, elle leur aurait demandé de revenir au même endroit le treizième jour de chaque mois et durant cinq mois consécutifs, leur promettant enfin un miracle digne de ce nom pour le dernier rendez-vous, soit le 13 octobre 1917. La foule s’est faite alors chaque fois plus nombreuse, mais les enfants ont toujours été les seuls à à apercevoir la Sainte Vierge. Le 13 octobre, celle-ci tint parole et réalisa son miracle devant plus de 70 000 personnes : elle arrêta un violent orage et fit supposément «danser» le soleil durant une dizaine de minutes. Phénomène aperçu non seulement par la foule, mais aussi par des habitants vivant à des kilomètres à la ronde. Également, elle dévoila alors trois secrets prophétiques aux enfants, dont le dernier fut tenu secret par le Vatican durant plus de 75 ans.

C’est donc de ce dernier secret que s’inspire Patterson pour écrire son histoire. Il nous amène ainsi dans un monde ravagé par les épidémies, la famine et la guerre, où deux jeunes filles vierges se retrouvent soudainement enceintes. L’une est une riche américaine de 16 ans, et l’autre, une pauvre paysanne irlandaise âgée de seulement 14 ans. Leur virginité ne fait aucun doute pour les médecins, et les deux jeunes filles affirment n’avoir jamais eu de rapports suffisamment intimes avec un garçon pour expliquer ces mystérieuses grossesses. Bien vite, l’histoire attire l’œil du Vatican, qui croit y voir un lien avec la troisième prophétie de la Vierge Marie… Celui-ci envoie alors trois délégués spéciaux chargés d’enquêter sur les deux histoires, afin de découvrir s’il s’agit de véritables miracles ou alors de simples supercheries. Parmi ceux-ci, le Père Rosetti, un prêtre chargé d’enquêter sur tous les miracles à travers le monde, Anne Fitzgerald, une ancienne nonne devenue psychologue pour adolescents, et Justin O’Carroll, un prêtre du Vatican ayant déjà été follement amoureux d'Anne. Ensemble, ils se partageront donc entre l’Irlande et le Rhode Island jusqu’à la naissance de ces fameux bébés, attendus fébrilement par toute la population mondiale.

J’ai passé un bon moment avec cet auteur qui sait tenir ses lecteurs en haleine ; avec des chapitres très courts traitant souvent de plusieurs situations en parallèle, il est parfois difficile de mettre le livre de côté. Toutefois, si je suis plus objective, je dois admettre que ce livre manque de force. En effet, je reste avec l’impression que Patterson n’a pas su exploiter le sujet à son maximum et est plutôt resté en surface, ce qui est bien dommage car l’idée de base aurait pu donner lieu à un excellent roman. Certains éléments semblent avoir été mis en place pour maintenir le suspense ou pour accrocher dès les premières pages, mais ils ne sont par la suite jamais expliqués ou développés plus en profondeur. C’est bien quand les lecteurs peuvent faire les déductions eux-mêmes, mais dans ce cas-ci, il n’y a tout simplement rien à déduire. Pour moi, le résultat en est que j’ai bien aimé la lecture, mais une fois le livre refermé, j’ai trouvé que ça ne tenait pas toujours la route. D’ailleurs, la fin laisse également à désirer, et je pense qu’on aurait facilement pu ajouter une cinquantaine de pages au roman et que ça aurait peut-être fait toute la différence. Quoi qu’il en soit, j’a passé un bon moment mais la qualité du récit est discutable.