Tideland
de Mitch Cullin

critiqué par Bluewitch, le 1 mai 2007
(Charleroi - 44 ans)


La note:  étoiles
Quelque part au royaume de Danemark...
… ou quelque part, au fin fond du Texas. Dans une vieille maison décrépie qui s’appellerait What Rocks. Les herbes de Cuba flotteraient dans le vent, le soleil écraserait tout, même le temps.
Il y aurait une petite fille. Son nom, Jeliza-Rose. Sa mère serait morte d’une overdose et son père, Noah, rocker dépassé et héroïnomane l’aurait emmenée là pour échapper à une vie qui ne tourne plus rond. Quelques biscuits, une carte du Danemark épinglée sur le mur…
Livrée à elle-même parce que son père serait « parti en vacances » (pas bien loin, figé et en décomposition sur son canapé), Jeliza-Rose n’aurait plus que son imaginaire pour traverser les jours et animer sa solitude…
Elle rencontrerait Dell, la femme fantôme coiffée d’un voile d’apiculteur, froide et taxidermiste, et puis son frère Dickens, attardé mental. Et puis il y aurait des lucioles, des cars renversés, des poupées sans corps, des trains-requins et des explosions… Et puis il y aurait…

Un roman surréaliste et débridé. Qui aurait gagné peut-être à ne pas employer la première personne, le style ne correspondant pas trop à une petite fille, ce qui aurait été moins gênant dans un monde où l’imaginaire, le lâcher-prise à la réalité aurait pris moins d’ampleur.
Beaucoup de charme, néanmoins, des dialogues brillants, des personnages marquants, un univers extrêmement visuel. Chaud, poussiéreux, fascinant, rempli d’odeurs et de couleurs.

Un très beau détournement de la réalité, un sacré brin de magie. Et des images qui ont inspiré avec fascination le réalisateur Terry Gilliam. (Voir le site du film : http://www.tideland-lefilm.com/)