Le paysan de Paris
de Louis Aragon

critiqué par Fonalire, le 25 avril 2007
( - 35 ans)


La note:  étoiles
Déroutant
Lorsque le poète décide d'être romancier, la rencontre est explosive! Il fallait oser écrire son prénom sur un quart de page, en gras, et de le justifier par une simple envie de voir être écrit ceci.
En effet ce livre à demi-illustré par des affiches et autres n'est pas là pour laisser indifférent. C'est avec un regard candide qu'Aragon redécouvre les rues du Paris de son époque.
C'est un voyage, initiatique par le regard inhabituel qu'il porte, à travers la capitale.
Nouveaux horizons sur les coiffeurs, les boutiques mais aussi les cireurs. Pourtant il ne suffit pas de décrire ce que l'on voit dehors pour éveiller un quelconque sentiment chez les lecteurs, et ceci Aragon le sait. Ainsi parsème-t-il son livre de réflexions de tout genre.
Genres d'ailleurs qu'il mélange à sa guise et qu'il s'approprie à chaque instant.
La plus grande difficulté pour le lecteur sera peut-être de n'avoir pas la curiosité de se rendre immédiatement aux pages attractives et de savourer chaque passage pour ce qu'il est et ce qu'il délivre.
Joyau du surréalisme 8 étoiles

Je le concède facilement, ce livre peut s'avérer extrêmement ennuyant et inintéressant, mais il révèle en moi des visions très particulières, et ce depuis plusieurs années. Comment voir le mystique, le grandiose, l'irréel au sein même de la plus pure réalité, en l'occurrence celle de Paris : voilà le thème de cette réflexion magnifique.
Ne vous est-il jamais arrivé de passer devant un lieu et d'en ressentir le charme inexplicable, la grandeur cachée, comme celle de "sphinx méconnus" selon les propres mots de l'auteur. Aragon nous entraîne ici dans sa lutte pour la préservation d'un univers poétique, et contre la mort de l'imagination ( problème d'actualité quand on songe à l'élimination systématique des films d'auteurs dans nos salles de cinéma ).
Peut-être un pamphlet ennuyeux, mais un pamphlet que j'aime...

Orea - - 30 ans - 6 décembre 2009


Le problème surréaliste 2 étoiles

Ce livre m'a dégoûté d'Aragon et pour longtemps.
Une grande recherche verbale, certes, mais d'un pompisme altier comme dirait l'autre.
Ennuyeux, incompréhensible, dénué d'humour, prétentieux : j'ai détesté. Ca ne m'arrive pas souvent mais là trop c'est trop.
Le plus insupportable étant probablement certaines considérations du Sentiment de la Nature aux Buttes-Chaumont.
On est loin du Verbe d'un Rimbaud.
On est loin de la folie furieuse d'un Lautréamont.
Et à des milliers d'années de la singularité Artaud.
Pour finir : en ce qui concerne les putes et les bordels, préférer Henry Miller.

Hereith - - 43 ans - 18 février 2008