Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme
de Cormac McCarthy

critiqué par Missef, le 4 avril 2007
( - 58 ans)


La note:  étoiles
Ames sensibles, s'abstenir
Llewlyn Moss, parti chasser l'antilope près du Rio Grande, fait une découverte qui va changer radicalement sa vie: dans une voiture abandonnée, il découvre des corps transpercés de balles, plusieurs kilos d'héroïne et une mallette pleine de dollars ! Un choix s'impose à lui qui va décider du cours du reste de ses jours.
Le dernier roman de Cormac Mc Carthy est à la fois déroutant, dérangeant et attachant, fascinant. Comme ses personnages, il ne cesse de nous surprendre.
Un thriller comme seul un écrivain connaisseur du grand ouest américain pouvait en produire. Il lui suffit de deux lignes pour nous faire pénétrer le monde qu'il décrit, et les personnages qui le peuplent.
Un voyage à la frontière, où les armes font la loi. Un voyage dont on se souvient et dont on retire la tristesse profonde de ce qu'il reste du légendaire grand ouest.
Pile ou face ? choisis ! 8 étoiles

Pile, je te descends .....et tu ne sauras jamais l'histoire.
Face, tu lis ma critique puis le book .... et tu sauves ta peau.

Attention, ceci est un livre froid, dur, brutal, âpre, violent, sans sentiments, qui te met les nerfs à vif lors de la lecture de ce Best-seller de Mc Carthy.

Véritable horde sauvage d'un western post moderne et nocturne, c'est là que commence une folle cavale parsemée de morts, de forces du mal, suivant les traces d'un tueur pro où seul, un jeu de hasard peu te sauver.

Couronnée par le National Book Critics Circle Award ainsi que par le National Book Award, cette oeuvre est considérée comme l'une des plus marquantes de la littérature américaine contemporaine.

Ce n'est pas moi qui vais contester, old man, puisque c'est marqué noir sur blanc sur la couverture, bordel.

Adapté également au cinoche par les frères Coen, le film n'empoche pas moins que 4 Oscars dont celui du meilleur film.

Ça suffit comme ça ou il t'en faut encore plus ?

Retiens seulement que le suspense est omniprésent et hypnotisant dans cette foutue histoire de chasse à l'homme, hyper bien écrite et originale, l’atmosphère du Texas poisseuse et lourdingue te met les tripes à l'air et qu'il vaut mieux éviter de croiser sur sa route un certain Anton Chigurh.

Putain, j'en ai trop dit .... me faut déguerpir et vite, changer de nom et d'adresse.... mon sort est bon !

NON !!!!

FACE à mon destin
PILE mon heure a sonné.

AHHHH !!!!

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Pakstones - saubens - 58 ans - 18 avril 2015


Déçu... 4 étoiles

Je suis obligé de commencer par le style, si particulier, de McCarthy : Très peu de ponctuation, juste les points en fin de phrases. Des phrases à rallonge séparées par des "et" à n'en plus finir : "Il tord sa chemise ruisselante d'eau et la remet et la boutonne et chausse ses bottes et se lève et boucle sa ceinture. Il ramasse le pistolet et en retire le chargeur et éjecte la cartouche de la chambre puis secoue le pistolet et souffle dans le canon et remonte l'arme.".
Avant celui-ci, j'avais lu "La Route" du même auteur, et j'avais trouvé que le style correspondait particulièrement bien à l'ambiance et au sujet du roman.
Ici, j'ai été beaucoup moins convaincu... Je n'ai jamais réussi à vraiment entrer dans l'histoire. J'ai même parfois été obligé de retourner en arrière quand je reprenais le livre, pour me souvenir de ce qui s'était passé...
Je pense (mais je n'en suis pas certain) que c'est lié au style particulier d'écriture, parce que l'histoire en elle-même est plutôt bien ficelée.

Bref, pour moi c'est une grosse déception.

Vigneric - - 55 ans - 16 mars 2015


Un auteur particulier 9 étoiles

Mon premier Cormac McCarthy. J'ai été surpris de constater à quel point le livre et le film sont semblables. Certains passages de dialogues sont même récupérés mot pour mot dans l'adaptation. Ce qui veut dire qu'évidemment, j'ai été peu surpris par l'intrigue, que je connaissais sur le bout des doigts. Mais pour quelqu'un qui s'y colle pour la première fois, c'est un coup de poing au visage.

Par contre, je me rends compte qu'au-delà du récit, c'est le style même de McCarthy qui le rend si unique. Ses phrases sont tranchantes, son phrasé sec, presque saccadé même. Il n'y a aucune fioriture littéraire, tout va droit au but. Je peux comprendre que ça gêne certains lecteurs, car ça prend un certain temps d'adaptation. Mais j'ai adoré ce premier contact qui m'a donné envie d'explorer le reste de son oeuvre.

ARL - Montréal - 39 ans - 22 décembre 2014


Tirant... 3 étoiles

Après avoir lu et adoré La Route, je me suis précipité sur ce roman. J'ai tenté une première lecture sans parvenir à la moitié du roman. La récidive fut encore un échec. Un rythme à pas de tortue avec une histoire qui a eu bien peu d'effet sur moi. Désolé Cormac!

Jonath.Qc - - 46 ans - 3 novembre 2011


Du Mc Carthy pur jus (pur sang !) 8 étoiles

Impossible de parler de Mc Carthy sans évoquer son style, si particulier, que l'on retrouve d'un livre à l'autre : épuré, acéré même, un style "à l'os", le moins d'adverbe, d'adjectifs possibles; des principales et le moins de subordonnées possible.

Cela convient fort bien à ce roman, sorte de western contemporain mi-rural, mi-urbain, d'une violence sauvage mais terriblement contenu par le style (c'est ce qui fait tout l'interêt du livre, d'ailleurs). Glauque, c'est glauque, mais c'est vraiment bien. Parfait ? Certainement pas, le sujet et l'ambition de l'oeuvre ont leurs limites et le résultat est loin de la quasi perfection de "La route".

A noter, pour les amateurs, que pour une fois l'adaptation cinématographique du roman (par les frères Coen) est extrêmement fidèle, y compris dans le style, avec un résultat au moins égal, si ce n'est supérieur à l'oeuvre originale.

Chrisland - - 64 ans - 26 octobre 2011


No country for old men 8 étoiles

Un Cormac McCarthy très différent de « La route ». Nous sommes en fait ici dans un polar, et qui plus est dans un polar où l’on n’a pas peur de la viande froide !
A proximité du Rio Grande, frontière entre USA et Mexique, un ancien policier, Llewlyn Moss, parti chasser en solitaire dans le désert, tombe sur la scène d’un carnage ; voitures criblées de balles, cadavres, … Tout indique qu’il est tombé sur la scène d’un règlement de compte entre narcotrafiquants. D’ailleurs, la marchandise, de l’héroïne, est encore dans un des véhicules. Et l’argent, plus loin, il va le trouver aussi ; 2,5 millions de dollars, pas moins. Il a peu de temps pour prendre une décision, une décision qui, il le sait dès le départ, pourra changer radicalement son existence. Il a choisi : ce sera la richesse, mais la fuite éperdue aussi. Une fuite dont le lecteur comprend de suite qu’elle ne finira qu’avec l’élimination de Moss.

« J'ai envoyé un homme à chambre à gaz à Huntsville. Un seul et rien qu’un. C’est moi qui l'ai arrêté et il a été condamné sur mon témoignage. Je suis allé là-bas et je lui ai rendu visite deux ou trois fois. Trois fois. La dernière c'était le jour de son exécution. Je n'étais pas obligé mais j'y suis allé. Sûr que ça ne me disait rien. Il avait tué une gamine de quatorze ans et je peux dire et il n'y a aucun doute là-dessus que je n'avais pas tellement envie d'aller le voir et encore moins d'assister à son exécution mais je l'ai fait. Les journaux parlaient de crime passionnel et lui voilà qu'il me dit que ça n'a rien à voir avec la passion. Il sortait avec cette gosse. Une jeunesse. Lui il avait dix-neuf ans. Et il m'a dit qu'il avait prévu de tuer quelqu’un depuis plus longtemps qu'il pouvait s'en souvenir. II disait que si on le relâchait il recommencerait. Il disait qu'il le savait qu'il irait droit en enfer. C'est ce qu'il m'a dit je l'ai entendu de sa propre bouche. Je ne sais pas comment il faut comprendre ça. Bien sûr que je n’en savais rien. J’ai pensé que je n'avais jamais vu quelqu’un de pareil et je me suis dit que c'était peut-être une nouvelle espèce. J'ai regardé quand ils l'ont attaché sur le siège et qu'ils ont refermé la porte. Il avait peut-être l'air un peu nerveux mais c’était à peu près tout. Je crois vraiment qu'il savait qu’il allait se retrouver un quart d'heure après en enfer. J’en suis persuadé. J'ai beaucoup réfléchi là-dessus. C'était facile de lui parler. Il m'appelait Shérif. Mais je ne savais pas quoi lui dire. Quoi dire à un type qui de son propre aveu n’a pas d'âme? À quoi bon lui parler? J’ai pas mal réfléchi à tout ça. Mais lui c'était rien comparé à ce qui allait nous tomber dessus.”

C’est donc à cette chasse à l’homme, vue principalement du côté « gibier » - donc avec peu de visibilité – que nous assistons. C’est perdu d’avance, OK. C’est donc sur le modus operandi que portera l’intérêt du roman. Et Cormac McCarthy ne nous décevra pas. C’est violent, brutal, sans concessions au bon goût ou à la chose littéraire. Ca n’en demeure pas moins un polar très efficace qui brosse une réalité très noire et sans espoir de ce qui peut se passer entre cette frontière qui sépare deux mondes radicalement différents : le Mexique et les USA.
Le vieux, en l’occurrence c’est le shérif – ce pourrait être Llewlyn Moss aussi – qui n’a aucune prise sur les évènements, fait plus office de comptable mortuaire et de commentateur désabusé.
On reste sur un sentiment ambigu à l’issue de la lecture. De la violence, brute et destructrice, une absence de perspectives, et pourtant …

Tistou - - 68 ans - 26 octobre 2011


Un style... particulier! 3 étoiles

Une histoire intéressante... MAIS un style d'écriture tellement particulier!
J'ai tout d'abord pensé qu'il s'agissait d'une erreur de traduction! Non, c'est le style de l'auteur. On aime ou pas...

Je l'ai terminé parce que j'étais "coincé" dans un avion avec rien d'autres à faire.

Si ce style ne vous rebute pas, allez-y, vous apprécierez!

Ludo1104 - - 38 ans - 9 mai 2010


Un chemin sinueux 8 étoiles

Un chemin sinueux comme la vie. Un roman qui a sa logique propre et qui ne cherche pas à répondre à telle ou telle règle d'écriture. Le style Mc Carthy, sec, abrupt. La trame de l'histoire, déroutante, singulière, sans logique a-priori. Pas de héros, le hasard et la contingence page après page. Un chemin sinueux comme la vie. Une histoire violente et tragique, comme la vie, parfois. Heureusement, pas toujours. Mais toujours pour Mc Carthy. Heureusement, c'est un roman. Un vrai plaisir, comme toujours, pour un roman de Mc Carthy.

Oguz77 - - 47 ans - 12 janvier 2010


Particulier 3 étoiles

Après avoir lu des critiques dithyrambiques sur cet auteur, j'ai décidé de le découvrir à travers son roman le plus connu du grand public (merci aux frères Coen).

L'histoire est plaisante, les personnages hauts en couleur et bien dessinés, mais la vraie originalité de ce roman réside dans le style particulier de son auteur. Et c'est ce style qui m'a empêché de prendre du plaisir dans la lecture du roman. Mais comme toute la critique littéraire trouve cet auteur génial, sans doute est-ce moi qui suis dans l'erreur...

Kevin_f - - 43 ans - 20 août 2009


Trash 8 étoiles

Une folle aventure trash.

A lire si la violence gratuite ne vous effraie pas.

Le suspens est là, et le dépaysement complet.

Matt033 - - 47 ans - 22 décembre 2008


Western moderne 8 étoiles

Le style sec est déboussolant. Il m’a fallu quelques chapitres pour me situer car l’auteur prend du temps à nommer des noms et cerner ses personnages. En fait, l’histoire prime. Une chasse à l’homme violente et sanglante, assez bien menée pour nous intriguer et poursuivre la route. À noter la présence d’un personnage désormais culte de tueur en série, presque inhumain, totalement fascinant.

Se veut une grande métaphore sur la déchéance de la société. Mais au final, on ne retient que le suspense d’un roman noir différent.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 7 juillet 2008


Mémorable 10 étoiles

J'ai vu le film des frères Cohen, qui a bien mérité son Oscar du meilleur film (et eux, l'Oscar de la réalisation). J'ai voulu découvrir le roman initial (et Cormac McCarthy par la même occasion, ce fut mon premier roman de lui). J'ai pris un choc. Un vrai monument !

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 15 mai 2008


Belle réussite 8 étoiles

J'ai particulièrement apprécié dans ce livre la froideur clinique avec laquelle McCarthy dépeint certaines situations propres à cette frontière américano-mexicaine et cette espèce de résignation avec laquelle le shérif contemple tout cela.
Il raconte, détaille, expose... en conservant une sorte de distance qui apporte beaucoup de force au récit et à ses personnages. J'ai aimé ce procédé qui engloutit rapidement le lecteur dans l'histoire, parce que celle-ci prend à la gorge.
J'ai également apprécié une certaine impression de torpeur, de langueur, de temps qui prend son temps; tout cela illustre bien à mes yeux l'atmosphère pesante de cette histoire.
Un livre que j'a beaucoup aimé!

Sahkti - Genève - 50 ans - 26 février 2008


Un roman noir 6 étoiles

A la frontière du Texas, Moss découvre par hasard un carnage : un homme à moitié mort, trois autres déjà froids, des armes, de l’héroïne et 2,5 millions de dollars. La tentation est trop forte. Mais on ne vole pas impunément des narco trafiquants mexicains. Moss devient l’objet d’une impitoyable chasse à l’homme. Un tueur sadique et psychopathe se lance à ses trousses. Un vieux shérif philosophe enquête mollement.
Je me suis intéressé à ce livre en raison du film que les frères Coen en ont tiré et du succès que rencontre outre Atlantique Cormac McCarthy lauréat de nombreux prix littéraires : National Book Critics Award et National Book Award, etc... Si on ne peut pas dire que ce livre soit foncièrement mauvais, ce n’est pas le chef d’œuvre littéraire du siècle non plus. Disons que plus qu’un polar, c’est un roman noir, limite gore où les cadavres s’accumulent à loisir. Il repose sur une intrigue simpliste, basique, convenue avec un dénouement inéluctable qui ne s’encombre ni de vraisemblance ni de rigueur démonstrative. McCarthy se focalise plus sur une description d’un processus maléfique, d’une destruction inexorable et inhumaine menée par un tueur fou qui n’est ni plus ni moins que l’incarnation du diable en personne. A cela s’ajoutent les rêveries et considérations philosophiques du shérif, unique personnage qui ait une véritable épaisseur : notre monde va mal, notre monde devient fou et déjà les vieux n’y ont plus leur place.
Ce côté politiquement incorrect ajouté à un style enlevé, vif, dynamique, sans descriptions ou fioritures inutiles rendent ce livre agréable à lire et intéressant, principalement pour les amateurs du genre, ce dont je ne suis pas vraiment.

CC.RIDER - - 66 ans - 25 février 2008


C'est un travail de toute une vie de se voir tel qu'on est réellement et même alors on risque de se tromper 10 étoiles

C'est l'histoire d'un gars qui tombe par hasard sur le reste d'une exécution, avec un blessé agonisant parmi de nombreux corps, et qui se taille avec une mallette remplie d'argent. Dans la nuit, tourmenté, il revient sur les lieux avec de l'eau, mais le blessé est mort entre temps, et la drogue qui était dans un des coffres a disparu. Il sait qu'il doit fuir vite et loin. Alors...

C'est un résumé plus que succinct, mais très franchement la chasse à l'homme qui pourrait sembler tenir lieu d'intrigue est plus que secondaire; Cormac McCarthy pourrait nous raconter n'importe quelle histoire, d'ailleurs, on s'en fout, ce qu'il a de réellement remarquable c'est la capacité bluffante de nous plonger en complète intranquillité.
Avec un style sec et cassant, il nous tourneboule jusqu'aux tréfonds de nous-mêmes, nous plonge dans un monde noir où la résignation pèse de toute sa saloperie de force sur nos esprits malléables.

Ce sont pourtant les Etats-Unis dans les années 70, et il n'est pas toujours très clair pour le lecteur d'appréhender la logique des évènements, mais on tremble et on saigne avec le brave shérif en italiques, et on sait très bien, dès les premières pages, qu'on va pouvoir se brosser pour un happy end.
Délicieusement dur, et du genre qui s'imprime en rouge fumant dans la mémoire...

"Il faut très peu de chose pour administrer des braves gens. Très peu. Et les gens malhonnêtes de toute façon on ne peut pas les administrer. Ou si on peut c'est la première nouvelle."

"C'est un beau merdier, n'est-ce pas shérif ?
Si c'en est pas un ça fera l'affaire jusqu'au prochain."

"Il y a deux sortes de gens qui ne posent pas de questions. Les uns sont trop bêtes pour en poser et les autres n'en ont pas besoin."

Cuné - - 57 ans - 8 janvier 2008


La fin d'un monde et le passage au nouveau 9 étoiles

Je ne vais pas résumer l'histoire, chose que Missef a fait parfaitement bien.

Il définit aussi très bien l'ambiance de ce livre et je me vois donc limité à insister sur quelques aspects de celui-ci.

Certains ont vu dans ce livre une dérive de l'auteur dans la violence. Si celle-ci doit se calculer en nombre de morts, ils ont raison. Par contre, il n'y a pas ici de vaines tortures qui vous retournent le coeur.

McCarthy situe son histoire dans une région des plus troublées. La frontière entre le Mexique et les Etats-Unis est bien loin d'être paisible ! Il y a le drame des émigrés clandestins mais aussi une partie de l'univers des passeurs de drogues.

Or, les comportements décrits ici font indiscutablement partie de ce monde. La drogue ce sont des sommes énormes en jeu et qui dit beaucoup d'argent dit aussi absence de scrupules. A ce niveau, je dirais que ce livre est très réaliste. De telles tueries dans ces milieux ne doivent pas être une exception !

Nous pourrions qualifier Moss de naïf qui paie cette naïveté très cher. Pour le reste, les gens bien se limitent à sa jeune femme et au shérif Bell.

Ce dernier souligne (pages 181 et 182) très bien les problèmes du passage à un autre univers quand il évoque un questionnaire adressé il y a 40 ans aux écoles. A l'époque il nous dit que les principaux soucis des professeurs étaient les suivants: bavardages, copiages, courses dans les couloirs, mâchages de chewing-gum ...

Le même questionnaire, 40 ans plus tard, donne : viols, incendies volontaires, meurtres, drogues, suicides !

Oui, l'ancien Ouest, qui n'était déjà pas un jeu d'enfant, n'est plus qu'un vieux souvenir.

McCarthy nous fait entrer dans son univers de son écriture habituelle, précise, concise, directe. Il garde son aversion pour les virgules et sa passion pour les "et" qui scandent les phrases.

Pour ceux qui disent ne lire qu'en langue française par méfiance envers les traducteurs, vous avez ici une preuve d'un traducteur qui respecte le style de son auteur. J'ai des livres de McCarthy en anglais et c'est ainsi qu'il écrit.

Pour le reste, je voudrais encore simplement ajouter que l'auteur glisse fréquemment des phrases pleines de philosophie dans son texte.

"Pendant tout le temps que tu passes à essayer de reprendre ce qu'on t'a pris y a encore un peu plus de choses qui te filent entre les doigts"

" En tout cas tu ne peux jamais savoir de quel malheur ta malchance t'a sauvé"

" On peut être patriote et croire quand même que certaines choses coûtent plus cher qu'elles ne valent?"

Un très bon livre !

Jules - Bruxelles - 80 ans - 1 mai 2007