L'eaucorps
de Didier Bourda

critiqué par Sahkti, le 2 avril 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Le quotidien réinventé
Mélange de roman et de prose poétique, tout commence avec une grande surface, une station-service, un parking... Des scènes anodines de personnes faisant le plein. Puis il y a le narrateur qui regarde tout. Et elle. Il l'observe. Il l'écoute.
Au texte narratif, composé de phrases sèches et d'observations diverses, se mêlent les digressions poétiques.
Aux considérantions du quotidien sur le prix du pain s'affrontent les questions existentielles.
Le mariage déconcerte, mais se veut heureux.Ce que l'oeil voit et ce que l'esprit suggère. La langue se libère et se promène au gré des mots.
J'aime ce mélange, cette apparente incongruité entre la vision et la pensée, entre ce qui se dit et ce qui se pense, entre tout ce que l'esprit peut échafauder comme plans et films divers face à une banale scène de station-service.
Didier Bourda apporte pas mal de chaleur et de véracité à l'ensemble, tout est réel et palpable.

"Quelle bouche pour faire l'appel?
Bouche à bouche, bouche en coeur, bouche bée, lippue, bouchée, cousue, creusée, cul de poule
Bouche de métro, de tuyau, d'eau, d'arrosage, d'égout, de chaleur, d'aération, d'incendie
bouche d'un fleuve, delta, embouchure
(page 12)"