Dehors
de Bo Carpelan

critiqué par Sahkti, le 29 mars 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Poésie du quotidien essentiel
Belle édition bilingue que celle proposée par Arfuyen, nous offrant de la sorte une agréable promenade poétique dans les pas de Bo Carpelan, écrivain finlandais de langue suédoise qui vient d'obtenir le Prix européen de Littérature 2007.

J'ai été touchée par la douceur et la fluidité des mots de Bo Carpelan. L'auteur nous raconte des histoires, par petits mots, des mots qui disent ce qu'ils veulent dire, qui ne cherchent pas à faire compliqué ou donner vie à une poésie devant être multi-interprétée. Cette simplicité apparente n'est cependant pas dépourvue de richesse symbolique mais l'essentiel demeure, à mes yeux, dans la proximité qui se dessine très vite entre le poète et son lecteur, entre les mots et les yeux qui les parcourent.
Cet aspect épuré permet d'esquisser rapidement des tableaux, de visualiser les scènes et les vivre ainsi pleinement, ouvrant dès lors la porte aux silences de la réflexion et du repli sur soi. Bo Carpelan est un peintre des mots, il le fait avec délice. Econome dans ses effets, délaissant les fioritures, il crée un paysage réaliste et vivant, empreint d'une certaine dose de nostalgie dans plusieurs des poèmes.
Il convient également de souligner le travail de traduction de Pierre Grouix, traducteur et spécialiste des littératures scandinaves.


"C'est clair comme de l'eau de roche, dit-il,
les étoiles n'existent pas. Les astronomes
nous mènent par le bout du nez, à moins qu'ils ne rêvent.
Si les étoiles existaient, elles auraient été invisibles:
ce qui est vraiment concret est invisible, insaisissable.
Comme nos sentiments. Ma théorie,
j'y ai travaillé longtemps, est elel aussi
invisible, bien sûr, claire comme l'air
est clair un jour d'automne tel celui-ci.
Et tu crois aux étoiles! Dans ta tête, dans tes pensées,
rien d'autre que le souvenir."
(page 51)