Corps et riens
de Benoît Gréan

critiqué par Sahkti, le 23 mars 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Art poétique
Le recueil invite le lecteur avec le texte "Moriture", long poème composé de courtes strophes sur le corps, la mort, la souffrance, qu'elle soit ou non volontaire.
Lui succède "Rictus", un texte très charnel, dans lequel verbes et adjectifs se succèdent à foison pour scander un chant rythmique d'une violence certaine. Le texte est dense, en opposition à "Ictus" où il s'aère et se libère.

Les textes sont puissants et vibrants; le livre se fait objet d'art, grâce au travail de Louisa Gardini qui s'empare des mots de Benoît Gréan et les met en forme à l'aide de gros traits rouges tels des coulées de sang qui raconteraient la vie et la mort. Les mots sont réécrits, se faufilent et prennent vie. Contenant et contenu vivent heureux dans ce mariage éditorial de qualité.


"A plat ventre épouser le lit d'un
fleuve se gruger la source et
l'estuaire ou gamberger par les
déserts vitreux brusquer l'envers
des mirages"
(page 14)