Le Canard siffleur mexicain
de James Crumley

critiqué par Grass, le 22 mars 2007
(montréal - 46 ans)


La note:  étoiles
Rock'n'Roll détective
J'adore Crumley et sa nonchalance poétique, ses personnages paumés dont on ne peut plus se passer, ses situations impossibles et sa violence gratuite. Ça m'a tout l'air que Crumley est un écrivain libre, un vieux bourru qui a vécu et qui maintenant écrit ses histoires de vétérans du Viet-Nam, perdu dans un petit bled du Montana, accompagné très certainement d'un vieux chien, de sa femme et d'un verre de vin rouge. Ou d'un scotch. Peut-être a-t-il arrêté de boire, qui sait.

Le canard siffleur Mexicain est la deuxième aventure du privé C.W. Sughrue après Le Dernier Baiser. Alors que la première histoire relève davantage de l'enquête et de la road-story, cette seconde aventure ne met pas de temps à décoller et à nous montrer le héros armé jusqu'aux dents afin d'arriver à son but. Il fallait bien qu'il se retrouve avec comme client deux frères jumeaux propriétaires non seulement d'une animalerie, mais aussi de la plus grande collection d'artillerie militaire en Amérique du nord....

Le contrat avec les jumeaux mettra Sughrue à la rencontre de Norman l'Anormal, le chef d'un gang de motards pour qui Sughrue a travaillé quelques années auparavant, et Norman offrira à son ancien associé un contrat en toute apparence très simple: retrouver sa maman chérie afin quelle puisse assister à son mariage. Or, Norman l'Anormal a été abandonné à l'âge de six ans, et rien ne prouve que cette femme -- qui est Mexicaine -- soit sa mère. N'empêche, Sughrue monte dans le van VW modifié de Norman et pars à la recherche de la mère, sans savoir que cette même femme est recherchée, entre autres, par le FBI.

Cette histoire compte beaucoup trop de développements pour que je me lance plus loin, mais sachez seulement que tant que Crumley peut trouver à ses personnages l'artillerie nécessaire et juste assez (souvent trop) de coke pour rester éveillé tout le long de l'histoire, il peut absolument tout se passer.

Mais ne vous méprenez pas, Crumley offre beaucoup plus que des histoires de drogués fous d'artillerie. Cet homme a vécu, et on le ressent dans chacune des lignes qu'il écrit.