Louisa, suivi de Derniers poèmes
de Évelyne Salope Nourtier

critiqué par Sahkti, le 21 mars 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Un long cri d'amour
Quel beau petit recueil que celui-ci, agréablement et subtilement illustré en couverture par Gérard Jaulin, deux femmes tête-bêche, symbolisant à merveille la relation particulière qu'on entretenue Evelyne Nourtier et Louisa Ste Storme. Une relation passionnelle et passionnée, violente, qui donnera naissace à des mots durs et merveilleux à la fois, ceux de l'amour et de la souffrance. Louisa Ste Storme est une admiratrice de Evelyne Nortier, qui écrit des poèmes tourmentés en vers arithmonymes. Elles se rencontrent en 2000, le début d'un amour formidable, chacune écrira pour et sur l'autre.
Le poème "Louisa" publié ici, avec beaucoup de qualité dans le travail des éditions de l'atelier de l'agneau, mettra du temps à mûrir sous la plume et dans la tête d'Evelyne Nourtier. D'autant plus qu'elle se complique quelque peu la tâche en y incluant un poème de Stéphane Batsal, qui n'est autre que la description de l'apaprtement de Louisa. Cela donne une mise en écho intéressante, une sorte de voix off qui viendrait évoquer dans l'oreille du lecteur le quotidien de ces deux femmes qui se lancent avec force de puissants mots d'amour.

Un long cri d'amour, presque animal, suivi de "Derniers poèmes", qui sont des textes relevés sur des feuillets manuscrits assez brouillons trouvé chez Evelyne Nourtier après son décès. Ses amis et l'éditeur les ont analysés, traduits pourrait-on dire et proposent au public cette version qui permet de prolonger l'oeuvre de la poétesse tourmentée.

J'ai beaucoup aimé la violence de ce texte, cette pulsion charnelle qui s'extrait de chaque phrase, de chaque mot. Evelyne Nourtier y met ses tripes, son coeur, toute sa tête et cela donne une poésie brute et pure à la fois, sincère et dure, presque cruelle parce que destinée au départ à une personne à qui on veut délivrer un message fort, alors il faut que ça cogne, que ça heurte les sentiments, que ça vibre en même temps que les pulsations cardiaques.
Un très beau travail éditorial à souligner également!