La Mer remblayée par le fracas des hommes
de Ophélie Jaësan

critiqué par Sahkti, le 14 mars 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Pulsations
Il y a la mer, il y a les hommes, il y a le fracas, il y a tous ces cris poussés par Ophélie Jaësan pour parler du corps, des sensations, des sentiments. Cela donne une poésie partagée entre charnel et existentiel. Des corps qui se déchirent, des désirs qui font mal, des envies qui deviennent besoins. C'est la puissance de la vie que l'on retrouve dans chacun de ces textes qui s'éparpillent au gré des pages selon une échelle de valeur conduisant du tourment à l'apaisement. Parce que tourment il y a, beaucoup, énormément, habitant l'homme dans ce qu'il a d'humain mais aussi de désincarné. Au point de devenir objet et de se confondre avec les éléments.
Il y a de très beaux passages dans ce recueil, qui sortent du coeur et des tripes, qui parlent de soi-même lorsqu'on se met à nu et qu'on s'offre à toute l'impudeur d'une émotion qui vous caresse et vous étreint. Ophélie Jaësan se joue des mots pour leur extirper chaque grain de vie, chaque battement de coeur. Une poésie douce et amère, très vivante.


"CAPTURE
Un blanc crayeux au front
spectrale, je passe dérisoire
le long des corridors de mon enfance,
écorçant la panique"
(page 39)